Pendant que la chasse au chômage fait partie des cinq chantiers de Joseph Kabila Kabange, certains employeurs de la République Démocratique du Congo, qui se croient encore des intouchables, continuent à le fouler aux pieds.
Ils se permettent de licencier abusivement leurs travailleurs et parfois pour des banalités, sans pour autant qu’ils soient inquiétés par les défenseurs du chantier-emploi.
Le cas le plus récent est celui prévallant actuellement au sein de la Société Congolaise de Pêche (SOCOPE), appartenant à M. Lengo dia Ndinga, très connu sous le sobriquet de Ledya. Au sein de cette entreprise ayant son siège à Matadi, les relations entre employeur et travailleurs sont très mauvaises.
A l’origine : le licenciement abusif et sans préavis, depuis le 27 Mars dernier, de trente des 86 travailleurs qui y prestent.
Cela pour avoir tout simplement revendiqué la prime de fidélité, pourtant prévue au point 1 de l’article 54 de la convention collective de cette entreprise. Laquelle prime, contre toute attente, a été vidée de toute sa substance par la seule volonté de l’employeur.
Descente dans les rues de Matadi
Face à cette situation à la fois déplorable et alarmante, tous les trente travailleurs concernés par cette mesure, accompagnés de leurs femmes et enfants, ont effectué une descente dans les rues de plusieurs sites ambiants de la ville portuaire de Matadi. En l’occurrence dans celles de la commune portant le même nom, pour exprimer leur ras-le-bol. C’était dans la matinée du vendredi 3 avril 2014.
Leurs permanents syndicaux à l’avant-plan, ils ont bravé la chaleur de plomb de cette ville rocaillo-montagneuse au rythme d’une fanfare réquisitionnée pour la circonstance et cela, sous l’encadrement de la Police Nationale Congolaise qui, somme toute, était à la hauteur de sa tâche, car aucun incident malheureux n’a été enregistré.
Les manifestants ont été respectivement à la mairie de Matadi, à la résidence officielle du gouverneur, qui sert momentanément de gouvernorat, pour enfin chuter au siège de l’Assemblée Provinciale du Kongo Central. Ils y ont déposé un mémorandum adressé à l’autorité provinciale, entre les mains de François Baku, directeur de cabinet du président de l’organe délibérant empêché.
Réintégration sans condition
Dans ce mémorandum, les 30 travailleurs ne réclament autre chose que leur réintégration sans condition et atermoiement au sein de cette entreprise.
C’est aussi le souhait ardent de Gérard Pambu, permanent syndical de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), qui a en outre déclaré ce licenciement illégal, car pris en violation de l’article 72 alinéas 4 de Code du Travail en vigueur en RDC.
Les travailleurs licenciés, ainsi que leurs membres de famille en détresse, sollicitent cependant l’implication personnelle de M. Lengo dia Ndinga dans ce dossier aux contours flous pour décanter une fois pour toute cette situation, afin que la paix sociale règne à Matadi.
Par Dieudonné Muaka Dimbi