Olivier Kayomo a présenté le mardi 14 octobre dernier à la salle Brel du Centre Wallonie-Bruxelles/Kinshasa le concours OrthogrAfrique. S’exprimant lors d’une conférence de presse, l’homme a expliqué que 192 élèves vont concourir dans une épreuve d’épellation de mots.
Les participants seront issus de seize écoles de la capitale, à raison de quatre par district, chaque établissement présentant 12 candidats, regroupés dans trois catégories répartis par tranches d’âges (10-11 ans, 12-13 ans, 14-15 ans). Les mots seront épluchés dans leurs moindres détails avec accents, traits d’union, trémas, cédilles, etc. Kayomo était accompagné par le manager du concours Daddy Ngoy, ainsi que du chargé de mission Yves Mupende.
Faire découvrir l’Afrique
Comme l’a expliqué le coordonateur du projet, OrthogrAfrique a entre autres objectifs faire découvrir l’Afrique. Ainsi, si le concept tel qu’expliqué à la presse met la langue française à la rencontre des auteurs africains, il vient en appui au programme de l’éducation.
Par ailleurs, il entend venir en renfort aux bibliothèques des écoles participantes et contribuer à la création de celles qui n’en seraient pas pourvues quitte à leur fournir un lot important d’ouvrages.
Pour le compte de la première édition kinoise seront mis à contribution quelques auteurs du Continent noir parmi lesquels Zamenga Batukezanga, Alain Mabanckou, Sembene Ousmane, Cheikh Hamidou Kane ou encore Aimé Césaire.
Les dictionnaires Larousse et Petit Robert, Le Bescherelle sont au nombre des autres matériels didactiques qui vont servir lors des séances d’entrainement auxquelles prendront également part les membres du jury.
Les thèmes abordés plancheront notamment sur les Fables de la Fontaine, les noms composés et de la même famille ainsi que la cartographie rebaptisée pour la circonstance cartogrAfrique, mettant l’accent sur les pays africains.
Comme particularité, les mots en » ie » sont transformés en » ique » Les lauréats recevront des prix, en plus d’une médaille, d’un diplôme de champion, d’un trophée orthogrAphique, de livres et de BD.
Quant aux trois prix destinés aux trois premiers gagnants, ils comprendront respectivement des prix d’une valeur de 1 000, 600 et 100 dollars américains. Ce qui est l’équivalent notamment d’un appareil photo, un dictionnaire Larousse, d’une tablette, d’un roman d’auteur congolais et d’un pagne.
Inspiré par un film américain
Olivier Kayomo a expliqué avoir l’idée de ce concours en 2008 depuis Bruxelles où il vit depuis une vingtaine d’années. A cette époque la capitale du royaume de Belgique avait été le théâtre de bagarres rangées entre » gang » composé de membres issus de l’immigration africaine.
Dans le principe, le concours OrthogrAfrique a un procédé similaire à celui présenté dans le film étasunien » Les Mots d’Akeelah » (Akeelah and the Bee) sorti en 2006, avec dans les rôles principaux la jeune Keke Palmer, Laurence Fishburne
ou encore Angela Bassett. Ce long-métrage s’inspire du Scripps National Spelling Bee, un concours étasunien d’épellation.
Par Yves Mitondo