MagEnergy facilite la production de 240 MW au Katanga

Lundi 13 juin 2016 - 11:31

MagEnergy, un opérateur du secteur de l’électricité au bénéfice de la République démocratique du Congo vient encore de se signaler en cédant ses droits et les études pour le développement du site de Busanga pour la construction d’un barrage de 240 MW.

 

Tout s’est fait sous la supervision du Coordonnateur du Bureau de coordination de la coopération sino- congolaise Moïse Ekanga. Après six ans de négociations très serrées, ils ont obtenu de MagEnergy, la cession de ses droits à un regroupement d’entreprises chinoises dans la construction d’une centrale hydroélectrique dans le Lualaba confrontée à un déficit en électricité depuis des lustres et où Sicomines exploite le cuivre et le cobalt pour rembourser les fonds ayant servi à la construction d’infrastructures dans le cadre de Cinq chantiers du chef de l’Etat.

 

«Nous avons récupéré ce projet de MagEnergy pour le confier au groupement des entreprises chinoises en vue d’accélérer le développement de la centrale hydroélectrique de Busanga d’une capacité de 240 mégawatts. Les négociations ont certes duré, mais aujourd’hui ont peut affirmer que le processus a abouti «, a confié la cheville ouvrière des 5 chantiers Moïse Ekanga, directeur du Bureau de coordination de la coopération sino-congolaise.

 

  1. Ekanga a indiqué que l’électricité qui sera produite, sera destinée en priorité à Sicomines (Société sino-congolaise des mines), la joint-venture qui regroupe la société minière d’Etat implantée au Katanga la Générale des carrières et des mines (Gecamines) et le groupement de trois sociétés chinoises regroupées autour d’Exim bank of China.

 

Selon la convention conclue en 2007 et revue en 2008 suite à des récriminations du FMI et de la Banque mondiale, le remboursement des investissements en infrastructures (routes, hôpitaux, écoles, ...) était garanti par la production minière sur des réserves donnée par le gouvernement et évaluées à 10 millions de tonnes en cuivre et 6.000.000 en cobalt.

 

En novembre, lors de la production de sa première cathode de cuivre, Sicomines avait promis de produire 125.000 tonnes par an, jusqu’à atteindre le maximum de 400.000 tonnes. Cette promesse ne peut être tenue qu’avec une production conséquente d’électricité qui fait cruellement défaut dans le Katanga. Un déficit qui s’élève à plus de 1.000 MW, alors qu’à Inga, il n’est pas possible de résorber ce déficit en servant d’autres points de la République.

 

Il a fallu «plus de six ans d’âpres négociations» pour que les études de faisabilité de la centrale de Busanga, réalisées par MagEnergy bien connu des Congolais, soient cédées et ouvre la voie à la construction de l’ouvrage pour une production de 240 MW. Selon des études de MagEnergy, le développement du site de Busanga pouvait être assuré par ses soins avec le concours des créanciers qu’elle avait déjà mobilisés.

 

Pour M. Georges Kyriakos de Mag Energy, « ce geste est une manière de soutenir les efforts du gouvernement ». Les Congolais se rappellent que MagEnergy est la seule firme qui a mené avec succès une réhabilitation d’une turbine à Inga 2 avec la G23, à un coût faible comparé à ce qui se fait actuellement avec d’autres groupes en réhabilitation. Jusqu’à ce jour, la Snel est encore entrain de se battre avec d’autres partenaires, sans parvenir à remettre un nouveau groupe sur le réseau. Des cadres honnêtes de cette société d’Etat le reconnaissent humblement.

 

Les besoins en électricité de la Sicomines sont estimés à 170 MW et cette joint-venture tient à s’assurer une fourniture stable et sûre. Le surplus et l’électricité libérée seront réattribués à d’autres miniers et des ménages de Lualaba qui est une province minière par excellence Depuis février, les entreprises minières congolaises sont victimes de la baisse des cours des matières premières, particulièrement le cuivre.

 

Premier producteur africain de cuivre (et parmi les premiers mondiaux), le pays connaît depuis 2012 une croissance économique supérieure à 7%, dont le secteur minier - souvent critiqué pour son opacité - est le moteur principal, mais dont les fruits ne sont pas équitablement partagés, comme en témoigne la pauvreté généralisée qui règne dans le pays.

 

Outre une corruption omniprésente, les groupes miniers présents en RDC doivent composer avec un manque criant d’infrastructures et un déficit énergétique qui entrave leur production.

Par CK