Indispensable structure de contrôle des activités des services de sécurité, le plan triennal de l’Inspection générale de la police a été au centre des discussions hier mardi 28 avril à Kinshasa. Au rendez-vous, les délégués de la Police nationale congolaise (PNC), les ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques impliqués dans la réforme de la police et des experts de l’Exécutif congolais se sont réunis autour du représentant du Gouvernement, le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et sécurité, Evariste Boshab.
"La Police nationale congolaise est un des piliers de la construction d’un État de droit. Elle a un rôle important à jouer dans la stabilisation des institutions républicaines et l’enracinement de la démocratie", a indiqué à ce propos le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité.
La réforme de la Police nationale congolaise en cours, explique Evariste Boshab, est d’autant plus importante que l’institution est le fruit d’un brassage des anciennes factions belligérantes du dernier conflit armé qui a endeuillé la RD Congo.
L’Inspection générale de la police reste pour nous un bouclier, car elle contrôle l’application des lois et règlements par le personnel de la police nationale, a fait remarquer l’autorité gouvernementale. " Malgré toutes les réformes initiées à ce jour, la réussite de la mission de la Police nationale congolaise passe inévitablement par ce contrôle rigoureux, dont la charge est confiée à l’Inspection générale de la police", a-t-il indiqué.
APPEL AU RESPECT DES ENGAGEMENTS
La table ronde de Béatrice Hôtel a permis d’enrichir le plan validé par le Gouvernement. Au-delà des échanges sur le document, le Gouvernement veut voir ses partenaires s’impliquer davantage.
"Je reste convaincu que la réussite de cette réforme est conditionnée par l’implication du gouvernement et de tous les partenaires de la Police nationale congolaise, a indiqué Evariste Boshab. « Nous voulons vous convier à ajouter vos enrichissements à ce plan, que vous vous en appropriez et que vous preniez l’engagement solennel à l’appui technique et financier dans l’accompagnement de sa mise en œuvre".
CONSOLIDER LES ACTIONS DE LA REFORME
Le plan triennal permet de consolider les actions de la réforme et de garantir son processus de mise en œuvre. A en croire l’Inspecteur général de la police, Jean de Dieu Oleko, il y a des urgences qui nécessitent un appui. L’officier congolais a plaidé pour une amélioration de la coordination et l’instruction des plaintes, mais aussi pour des conditions générales de travail tant de l’administration centrale que des antennes à l’intérieur du pays.
L’inspecteur divisionnaire a, par ailleurs, évoqué de manière succincte les besoins de sa structure. Il a rappelé l’importance d’avoir des compétences et un cadre propice pour pouvoir les exercer. Parmi les besoins exprimés, le Général Oleko a notamment fait état des infrastructures de travail, du réseau informatique, des équipements, du bureau d’archivage, du charroi automobile pour l’administration centrale et les antennes provinciales.
LES BESOINS FORMULES
"La prise en compte de ces besoins réels conditionnera la réussite de la réforme", a- laissé entendre le Général Jean de Dieu Oleko. "L’inspection générale de la police doit disposer des moyens humains, financiers et matériels pour réaliser ses missions. Mais aussi optimiser la gestion des moyens mis à sa disposition pour fonctionner", a-t-il souligné.
Au terme de la rencontre, Jean de Dieu Oleko a remercié les partenaires qui ont financé la construction de quelques bâtiments en provinces, notamment au Sud-Kivu, au Kasaï Occidental et au Bandundu. Dans le chronogramme provisoire, l’inspecteur général Oleko a expliqué qu’il existe déjà des activités prévues pour les trois prochaines années (2015, 2016 et 2017). Si le document est adopté, l’Inspection générale de la police deviendra davantage performante, a-t-il affirmé. Le débat s’est poursuivi à huis clos. Didier KEBONGO