La Société Commerciale des Postes et Télécommunications (SCPT) ex. OCPT n’est ignorée de personne en République Démocratique du Congo. Elle a joué un rôle déterminant en faveur du développement économique du pays et dans la socialisation des masses. Aucun coin du pays, même le plus reculé, n’a manqué une infrastructure de poste et télécommunications.
Des études ont démontré clairement que les principales ressources contributrices au budget de l’Etat vers les années 60 étaient celles provenant des télécommunications et l’agriculture. L’or, le diamant, la cassitérite, le coltan…, étaient presque inconnus. C’est l’avènement de la téléphonie cellulaire ou téléphonie mobile qui a mis en mal l’ex. Ocpt.
Tout cela résulte de la mauvaise foi des autorités sous la deuxième République qui ont préféré percevoir des commissions auprès de ces entreprises privées, Télécel et Comcell, ignorant qu’elles étaient en train de tuer le poumon économique de l’Etat. Elles auraient dû ouvrir le secteur aux privés tout en laissant une marge de manœuvre à laquelle, ces derniers ne peuvent pas franchir. Autrement dit, l’opérateur public devrait se maintenir sur le terrain et garder son caractère social avec un prix compétitif.
Sur un autre volet, les mêmes autorités avaient choisi de concéder auprès d’une entreprise privée (DHL), le monopole d’envoies des courriers dans le monde. C’est de l’abomination assortie d’un manque d’amour envers son pays. Maintenant que les choses se sont complètement détériorées, il est difficile, mais pas impossible, que la poste congolaise récupère sa sève d’antan.
Aujourd’hui, il y a de quoi espérer. Un digne fils a donné sa caution morale aux autorités du pays, le Chef de l’Etat en particulier en faisant renaître la poste de ses centres. Les courriers postaux avec les envoies de fonds dans les coins et recoins de la RDC, de nouveau opérationnels et effectifs. C’est un problème de management, de leadership et d’imagination créatrice.
Car, en RD-Congo, il est difficile de voir plus loin que le bout de son nez. Toutes les entreprises ont été taxées de canards boiteux. Des entreprises moribondes, qu’il faille à tout prix liquider. Et pourtant, c’était connu, la stratégie bien élaborée de certains décideurs. C’est-à-dire, en proposant ces entreprises à vil prix aux investisseurs.
Les mêmes vendeurs jouant eux-mêmes le rôle d’investisseurs et acheteurs potentiels faisant ‘’fi’’ du passif hérité de ces entreprises liquidées.
La poste congolaise fait désormais peau neuve ce jour. Il est de l’intérêt des Congolaises et Congolais à la soutenir et encourager les initiatives prises par son Directeur Général, Didier Musete. Car, les intérêts que va générer l’entreprise vont profiter aux générations présentes et futures de la RDC et non aux privés ou aux étrangers.
Lorsqu’on est en mesure de payer 50 dollars par exemple à DHL pour un courrier simple à expédier au Congo Brazzaville, comment ne pas soutenir et faire confiance à une entreprise nationale qui génère les intérêts des congolais?
A chacun d’y répondre.
Eugène Khonde