LES PARTICIPANTS RECOMMANDENT DES INSTITUTIONS FORTES ET CRÉDIBLES

Lundi 12 janvier 2015 - 10:09

« Il faut se doter d’un équilibre politique capable d’allouer de manière optimale les ressources tirées des ressources naturelles et de les transformer en richesse réelle dans le sens de la réduction des inégalités
et de la pauvreté », préconisent les personnes ressources invitées par le Gouvernement.

Le ministre des Finances, Yav Mulang a clôturé vendredi 9 janvier la Conférence de haut niveau sur la croissance économique inclusive en RDC. Ces deux jours de réflexion ont abouti à plusieurs recommandations. Notamment l’amélioration de nos institutions et nos politiques. Ce sont les institutions qui finalement permettent une allocation optimale des ressources pour générer suffisamment des ressources afin de les distribuer à travers les ménages… Les participants ont suggéré des pistes pour que la RDC tire profit de son vaste potentiel et accélérer son développement.

Depuis quelque temps, la croissance économique est au-rendez-vous. Depuis 2001. Cette année la RDC espère une croissance à 9%. Et lorsque l’on regarde cette tendance, tout le monde espère voir cette croissance aboutir à un accroissement de revenus notamment des ménages, des entreprises, de l’Etat parce qu’il y a augmentation de la production.
Et au finish on devrait avoir un accès du plus grand nombre à la nourriture, à l’éducation, à la santé, à l’eau, au logement… Le constat malheureusement pour la RDC est que cette croissance ne s’accompagne pas de l’augmentation des revenus, notamment ceux des ménages. Et dans un pays comme la RDC où la croissance est tirée par le secteur minier où le capital est entre les mains des étrangers, même s’il y a augmentation des revenus dans ce secteur là, elle n’est pas redistribuée au niveau national.
« En tant que pays, nous ne pouvons pas continuer sans nous arrêter un moment donné et nous poser la question de savoir ce que nous ne faisons ou ne faisons pas correctement ». Les Américains disent que l’idiot c’est celui qui fait la même chose chaque jour en espérant des résultats différents. D’où ces deux jours de réflexion pour savoir ce que le pays fait ou ne fait pas correctement.
Parmi les leçons, les participants ont retenu l’amélioration de la qualité de nos institutions et de nos politiques parce que ce sont les institutions qui finalement permettent une allocation optimale des ressources pour générer suffisamment de ressources afin de les distribuer à travers les ménages. Selon le prof James, si les institutions ne sont pas de bonne qualité, elles génèrent les produits de mauvaise qualité.

UN FORUM NATIONAL POUR LE SUIVI DES RECOMMANDATIONS
Au nombre de recommandations présentées par le prof. Jean-Baptiste Tangoma, il y a convocation, dans un avenir proche, d’un forum national pour un meilleur suivi et approfondissement desdits avis.
Pour éviter la prétendue malédiction des ressources naturelles et assurer une croissance inclusive, les conférenciers recommandent au Gouvernement de doter la RDC des institutions fortes, crédibles et de qualité. « Il faut se doter d’un équilibre politique capable d’allouer de manière optimale les ressources tirées des ressources naturelles et de les transformer en richesse réelle dans le sens de la réduction des inégalités et de la pauvreté ; Intensifier les investissements publics en agissant sur les capacités d’endettement et d’intervention du budget national pour garantir les retombées sociales positives » ont-ils souligné.
Autres recommandations, « mettre l’accent sur la gestion optimale et transparente de la rente minière comme variable clé susceptible de garantir le développement humain de la RDC ; restructurer le patrimoine de la Gécamines pour lutter contre les pertes de dividende dues, entre autres, à la vente de ses actifs miniers, aux mauvaises pratiques comptables des entreprises minières (sous-évaluation du chiffre d’affaires) et à la non traçabilité des paiements par la DGRAD et à l’artisanat minier.
Les participants exhortent le gouvernement à se concentrer sur les réformes publiques qui touchent directement la population non salariée ; à investir de manière solide dans la formation technique et professionnelle et la santé pour augmenter ; et aussi investir davantage dans le secteur de l’énergie pour la promotion de l’industrie.
Ils appellent aussi à « une rupture avec le système rentier exclusif ; la poursuite avec célérité des travaux d’infrastructures de transport et communication, comme condition sine qua non pour une croissance durable et une restauration des fondements territoriaux de l’État ; la mise de l’accent sur la réhabilitation des routes de desserte agricole pour une meilleure accélération de la croissance ; l’accélération du processus d’élaboration du plan d’aménagement du territoire pour le rétablissement d’une justice spatiale ; etc. »
Puisque l’agriculture joue un rôle dans la réduction de la pauvreté, surtout dans les zones rurales, il y a nécessité d’accorder un soutien institutionnalisé aux petits agriculteurs ; de créer des îles de qualité institutionnelle en nettoyant certains domaines clés, en particulier ceux qui auraient un grand impact sur le climat des investissements ; d’assouplir la fiscalité agricole pour un meilleur attrait des investissements privés spécifiquement dans les chaînes de valeur ou le processus de transformation ; de lutter contre la corruption et le comportement prédateur de certains agents de l’Etat qui participent au coulage des recettes ; d’obtenir un engagement ferme de tous les acteurs de l’Etat à tous les niveaux de responsabilité d’exécuter les mesures ayant un impact direct sur le vécu quotidien de la population ; de renforcer le leadership au niveau local notamment au niveau des chefferies en vue d’améliorer la gouvernance. « Dans le cadre de la désignation des leaders locaux, insister sur les profils des leaders locaux, surtout ceux qui jouissent d’une bonne réputation et bénéficient de la confiance de la population » ont-ils insisté.
Organisé sous le haut patronage du Président de la République, en collaboration avec Harvard University (États-Unis), ce Forum a bénéficié de la participation de plusieurs sommités du monde scientifique venues de tous les horizons. Et ont débattu des questions liées à la lutte contre la pauvreté, l’inclusion et le développement rural, les contraintes historiques au développement de l’Afrique, les ressources naturelles, croissance et gouvernance et comment éviter la malédiction des ressources naturelles…Didier KEBONGO

 

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