Les lobbies financiers remettraient en question le leadership de la RDC sur le projet Inga III

Vendredi 14 août 2015 - 09:29

Le suspense dure encore. Pour 12 mois, sauf imprévu. Le coordonnateur de la Cellule de Gestion du Projet Inga 3, l’ingénieur Max Munga, annonce que le marché relatif au dit projet ne sera adjugé qu’en 2016. En clair, il s’agira de départager les trois consortiums déjà présélectionnés à savoir le Canadien SNC-Lavalin, l’Espagnol ACS et le Chinois Three Gorges Corporation.

Mais un document y relatif émanant du ministère rd-congolais de l'Economie, indique que le choix d'un concessionnaire pressenti est prévu pour le deuxième semestre de 2016. Et la signature d'un contrat de concession est envisagée pour la fin de 2017.Alors que la période de construction du projet sera de 6 à 7 ans. La Cellule de gestion du projet Inga 3 indique , par ailleurs que le dossier de consultation a déjà été mis à la disposition des candidats pré-qualifiés depuis le 29 juin 2015. Le communiqué de la cellule poursuit que "La conception, le financement, la construction et l'exploitation du projet seront effectués par un concessionnaire du secteur privé qui pourrait bénéficier de financements publics de la part de la RDC. Le coût global de construction est estimé entre 9 et 12 milliards de dollars.
Selon Max Munga, les investisseurs privés et les prêteurs du projet exigent que les acheteurs du projet soient des parties crédibles et bancables.
"Les contrats d'achats et de vente d'énergie seront négociés en parallèle avec chaque acheteur avant la signature du contrat de concession", a-t-il poursuivi.
Mais un débat fondé sur des spéculations monte dans l’opinion: la RDC aura-t-elle droit au chapitre au regard de puissants groupes financiers – et aussi politiques susceptibles d’imposer un ordre politique au gré de leurs intérêts -qui lorgnent sur Inga III. A l’origine projet exclusif entre la RDC et l’Afrique du Sud, la
Banque Africaine de Développement, s’y est impliquée et a financé notamment les études de base, puis la Banque Mondiale, et l’Agence française de développement, la Banque Européenne d'investissement. Aussi des privés. Comme le consortium constitué par le cabinet d'avocats américain Orrick Herrington & Sutcliffe, la banque d'affaires Lazard Freres et Tractebel Engineering ou encore le bureau d'études de GDF Suez qui assiste le gouvernement de la R-dC sur la conduite et la mise en œuvre de ce projet.
« La problématique de financement est une donnée majeure du processus de sélection. Ce sont les solutions de financement en partenariat public-prive qui vont être déterminantes pour la réalisation du projet », explique Mme Hela Cheikhrouhou, directeur du département Energie, Environnement et Changement climatique de la BAD. Voilà qui fonde les inquiétudes d’une coalition des organisations de la société civile qui doute notamment sur le maintien d’une réserve de 1.000 MW de la future Inga III au profit de la SNEL. La CORAP, Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique sollicite la présence de ses délégués lors des signatures des contrats d’achat de l’énergie d’Inga III. La coalition recommande notamment au ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques, Matadi Nenga, la publication des contrats signés avec des panels d’experts sous la houlette de la Banque mondiale.
Le gouvernement l’a pourtant maintes fois répété, dans l’accord convenu avec les sud-africains, il est formellement reconnu le leadership de la RDC dans ce projet.
POLD LEVI

 

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