Le sénateur Raymond Omba Pene Djunga réclame une réhabilitation par la justice

Mercredi 10 juin 2015 - 11:52

40 ans après le Coup d’Etat monté et manqué

9 juin 1975-9 juin 2015, 40 ans jour pour jour depuis que le sénateur Raymond Omba Pene Djunga et ses compagnons officiers de l’Armée Zaïroise ont été arrêtés et dégradés de leurs fonctions pour une prétendue tentative de coup d’Etat en 1975 contre le président Mobutu. 40 ans après, une messe d’action de grâce à été organisée hier mardi 9 juin à la paroisse Notre Dame de Fatima, à l’initiative du sénateur Omba, en mémoire des autres co-accusés morts, parmi lesquels les généraux Otsudi Wembolenga, Ngay Kasasa Kahuta ou encore Otsudi Wembolenga.

Cette messe a été célébrée par l’abbé José Mpundu qui, dans son homélie, a appelé au pardon, tout en regrettant de voir que Mobutu est mort mais que le système continue.

Après la messe, le sénateur Omba Pene Djunga et sa suite se sont rendus au cimetière de la Gombe pour déposer des gerbes de fleurs sur les tombes des généraux Otsudi Wembolenga et Fallu Sumbu, ancien attaché militaire à l’ambassade du Zaïre à Washington, cité dans cette affaire.

Condamnés à mort et dégradés

Au terme d’une conférence de presse tenue à Congo Loisirs, dans la commune de la Gombe, en face du siège de l’Association des Anciens Elèves des Pères de Scheut (ASSANEF), le sénateur Omba, qui est président de la commission sécurité, défense et surveillance des frontières du Sénat, a déclaré mener des démarches pour sa réhabilitation.

En effet, le parlementaire a saisi la justice congolaise pour obtenir la révision de l’arrêt du Conseil de guerre le condamnant, avec d’autres personnes dans cette affaire qui pour lui était une machination.

Dans cette affaire, tous les accusés ont été condamnés à mort,dégradés de leurs titres militaires et ont vu leurs biens confisqués.
Graciés en 1992, ils ne seront pourtant jamais blanchis par la justice militaire et l’Etat congolais reste propriétaire de leurs biens jusqu’à ce jour.

En saisissant la justice, ce colonel veut être réhabilité et que son image ternie soit lavée. Présents à cette célébration, d’autres victimes comme le lieutenant Kamoto Ka Djongondo a fait un témoignage émouvant, retraçant cette affaire et le calvaire enduré.

Pour rappel, lors de la Conférence Nationale Souveraine (CNS)le lieutenant Kabamba, principal témoin à charge,s’était rétracté du haut de la tribune de ce forum.

Il avait avoué que cette affaire était montée de toutes pièces. Ce fait nouveau a permis au sénateur Omba de saisir la justice en vue d’ouvrir un procès en révision près de la Haute Cour militaire.

Malgré les demandes réitérées par les victimes et leurs familles, la justice militaire rechigne à ouvrir un procès en révision.C’est pourquoi le sénateur Omba envisage de saisir des instances judicaires internationales ou régionales pour être rétablis dans ses droits. »

Le prix c’est l’honneur « , a martelé la parlementaire.Omba se sent jusqu’à ce jour innocent dans cette affaire de tentative de putsch militaire et veut que la justice tranche, pour que son image ternie soit lavée.

Bio express

Né le 8avril1938 à Katako-kombe, le sénateur Raymond Omba Pene Djunga a fait ses études à l’École royale militaire de Bruxelles, de 1960 à 1964 et l’École d’Administration de 1964 à 1966. Le 1er septembre 1975, le colonel Omba est condamné à mort dans l’affaire dite » du coup d’État monté et manqué « .

Il sera libéré à l’occasion du 49ème anniversaire du président Mobutu, après quatre ans et demi passés dans la prison de la Cité de l’OUA, dans une cellule d’1 m de large pour 2 m de long et 2,50 m de haut, sans lit ni table et chaise.

Par Godé Kalonji Mukendi