Les représentants du Collectif des Ongs et mouvements de la jeunesse féminine (Cojef) et ceux du mouvement mondial " Défense de l’Enfant International (DEI- section RDC " et de l’ONG DONT’CRY ont réfléchi dimanche dernier sur la célébration, le 11 octobre 2015 à Mitendi, de la journée internationale de la fille. De même sur l’ouverture de la promotion 2015-2016 de la prise en charge psychosociale et réinsertion socioéconomique des enfants/filles, victimes des pratiques néfastes préjudiciant le statut de la fille, lors d’une journée de solidarité et d’amitié avec les enfants démunis, organisée en présence des religieuses de la congrégation de la famille du Sacré cœur de Jésus et des missionnaires Claretains basés à la paroisse Notre-Dame de Fatima de Mitendi, dans la commune de Mont-Ngafula.
Selon l’encadreuse responsable de la Garderie d’enfants-Cojef, Grâce Nyota Kinamvwidi, la célébration de la journée internationale de la Jeune fille 2015, placée localement sous le signe de la protection de la fille et son autonomisation socioéconomique devra être une occasion de manifester notre solidarité et l’amour miséricordieux de Père envers les enfants et les filles délaissés, victimes des graves violations de leurs droits fondamentaux et bien d’autres enfants issus des survivantes de violences sexuelles et violences basées sur le genre dont les mariages d’enfants dans cette partie de la ville de Kinshasa, constituent une des pires formes ".
ENCOURAGEMENTS DES RELIGIEUX
Pour le Père Crispin Kudiakusika et la Sœur Gisèle, respectivement supérieur de la Communauté des missionnaires Claretains à Mitendi et vicaire de cette paroisse, et Supérieure de la communauté des Sœurs de la congrégation " Famille du Sacré Cœur de Jésus " ont, au nom de leurs communautés, salué et encouragé l’initiative du Cojef. Auparavant, le Père Crispin Kudiakusika a béni l’œuvre qu’il a placée sous la protection de Dieu, venu à travers son fils, donner au monde la vie en surabondance en droits et en dignité.
De son côté, le Cojef, à travers son encadreuse de la Garderie d’enfants, a déclaré : " Parler aujourd’hui, de la protection des filles et de leur autonomisation passe par la lutte contre toutes les formes de violations de leurs droits, y compris les violences sexuelles et celles basées sur le genre dont les mariages et grossesses précoces constituent les pires formes ".
Ces formes de violence basées sur le genre, a-t-elle souligné, ont brisé l’itinéraire scolaire, social et l’équilibre psychologique d’une bonne centaine des filles identifiées pour la prise en charge en cette année.
Face à ce qui constitue à leurs yeux les vraies questions de justice et de paix sociales, les participants au repas de cœur avec l’échantillon des enfants victimes ciblés, ont poussé des réflexions suivantes : « Comment réduire la fracture sociale ainsi créée, par les discriminations ? Comment restituer la dignité à ces jeunes fille-mères ? Face à la pauvreté du tissu économique et des offres d’emploi, comment valoriser leurs initiatives de survie ? Que faire pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomie des filles-mères particulièrement celles ayant moins de 18 ans et en difficulté ? Comment réduire le taux de risque de mortalité ?
A en croire une religieuse, membre de cette congrégation, leurs raisons de se focaliser sur l’éducation en particulier de ces filles parents, et la prise en charge de leurs progénitures de 0 à 5 ans au sein de la Garderie d’enfants COJEF, relèvent de l’universalité du droit à l’éducation, du principe d’équité et de l’impact de l’éducation des filles. Cela notamment, sur le plan socioéconomique.
APPEL A LA SOLIDARITE
La commémoration de la Journée internationale de la fille 2015, le 11 octobre prochain, doit être porteuse d’espérance commune pour l’ensemble de la communauté kinoise où la dignité des filles mères précoces, et de celles survivantes des violences, basées sur le genre, sera pleinement reconnue, autant qu’à tous les hommes.
Et puisque les problèmes sanitaires liés au mariage précoce n’affectent pas seulement les mères, mais continuent également et surtout après la naissance, il est prouvé que la mortalité infantile est plus élevée, deux fois plus, dans certains cas, parmi les enfants nés de mères très jeunes que parmi ceux de mères plus âgées.
Tant, l’immaturité et le manque d’éducation d’une jeune mère compromettent sa capacité d’élever un enfant. Il est à craindre le fait que les enfants (0-5 ans) nés de mères jeunes (13-18 ans) et sans éducation risquent fort de vivre le même parcours d’enfance volée et de préjudices que leurs mères.
En luttant contre toutes les formes de violences faites aux femmes et filles dont les mariages et grossesses, la misère, l’analphabétisme, les organisateurs de cette commémoration entendent revendiquer la plénitude de la dignité humaine de ces filles.
D’où, un appel à la solidarité et à la collaboration de bonnes volontés pour la réussite de cette journée commémorative.
Alfred LUKAMBIL