Au total, vingt-sept (27) détenus ont été libérés de la prison centrale de Butembo (Nord-Kivu) ce mercredi 24 décembre par l'auditorat militaire de garnison de Butembo-Lubero.
Selon les autorités judiciaires et politiques, la démarche vise à désengorger ce pénitencier aujourd'hui occupé par près d'un millier et demi de prisonniers alors qu'il était construit pour une population carcérale estimée à seulement 180 détenus.
De ces désormais ex-prisonniers, on dénombre 13 militaires et 14 civils parmi lesquels 3 femmes dont une ayant un nourrisson. Tous étaient poursuivis pour des faits bénins.
La société civile ainsi que les défenseurs des droits humains saluent l'action de l'auditorat. Dans un communiqué, Maître Wasivinywa, coordonnateur de l'ONGDH Réseau pour les droits de l'homme (REDHO) souhaite que « l'inspection de cette maison pénitentiaire par l'auditeur militaire soit régulière en vue de dénicher d'autres cas similaires »..
« En procédant à la libération de 27 détenus de la prison urbaine de Butembo, une maison carcérale jadis perçue comme un lieu de rétention abusive assimilable à un dépôt de marchandises humaines à des fins d'enrichissement, l'auditeur militaire a posé un acte fort, porteur d'espoir et de restauration de la confiance publique », réagit maître Guyguy Kisunga, dans une note publiée dans les médias sociaux.
A l'instar d'autres prisons congolaises, la surpopulation carcérale expose souvent les détenus à de nombreuses maladies et des décès. En mai dernier, 25 autres prisonniers ont quitté le même pénitencier à la suite d'une mesure de grâce présidentielle collective. Cependant, Kakwangura regorge toujours, à ces jours, 1371 détenus dont 31 femmes et 6 nourrissons, rapportent les sources pénitentiaires.
Isaac Kisatiro, à Butembo