L’administration de la prison centrale de Makala pour son désengorgement

Mardi 15 mars 2016 - 15:28

A cause du surnombre, la vie devient intenable dans le principal établissement pénitentiaire de la ville de Kinshasa, d’où la nécessité de la libération de certains détenus par ordonnance.

 

Le désengorgement de la prison centrale de Makala est une urgence, au regard du nombre important de ses prisonniers. Ses onze pavillons construits depuis 1958 ne répondent plus à la surpopulation carcérale criante qui caractérise cet établissement aujourd’hui.

 

Initialement construite pour une capacité d’accueil d’au moins 1.500 détenus, cette maison carcérale fait face à ce jour à une pléthore d’au moins 7.500 détenus.

Cette situation préoccupe au plus haut point l’administration pénitentiaire qui lance un appel pressant à l’endroit des autorités hiérarchiques en vue de prendre des mesures salutaires devant permettre à cette prison de répondre aux conditions modernes dévolues à un centre de rééducation digne de ce nom.

 

Pour ce faire, autant de voies de sortie sont envisageables, notamment les libérations par ordonnances ou par arrêtés de manière à réduire davantage des effectifs actuellement très lourds et rendre ce lieu de détention vivable.

 

Mise en place depuis 2013, l’actuel comité de gestion de la prison centrale de Makala s’est engagé dans l’amélioration tant soit peu des conditions de vie des prisonniers.

 

L’objectif poursuivi dans son plan managérial est d’élever la prison centrale de Makala au même diapason que d’autres prisons du monde qui fonctionnent dans le strict respect des prescrits des droits de l’homme.

 

Ce comité a doté cette prison non seulement des installations hygiéniques modernes qui n’existaient pas depuis 1958 ainsi que des péons permettant aux visiteurs de s’abriter contre les intempéries, mais il se bat aussi bec et ongles pour construire une école afin d’encadrer des détenus moyens.

 

DONNER DU TRAVAIL AUX DETENUS

 

Dans l’objectif de moderniser la prison centrale de Makala, des travaux de réhabilitation de haute envergure sont prévus à l’initiative du président de la République. Les comités d’experts du ministère de la Justice et garde des Sceaux ainsi que des Infrastructures, des Travaux publics et de la Reconstruction ont été mis en place pour évaluer le coût des travaux de réhabilitation de l’ensemble des infrastructures de cette maison pénitentiaire. Le coup d’envoi du démarrage desdits travaux qui devaient débuter depuis deux semaines n’est pas encore lancé malgré l’urgence qui s’impose. D’après les évaluations des experts du ministère des ITPR qui ont déjà procédé au constat sur le terrain de l’état de délabrement très avancé des infrastructures pénitentiaires, ils ont estimé qu’il faut des matériaux appropriés pour bien exécuter ces travaux qui peuvent durer six mois.

 

Mais, vu l’urgence, tout doit partir de quatre pavillons dont le pavillon 6 qui est déjà vidé de ses occupants qui sont logés ailleurs.

D’aucuns se demandent pourquoi le démarrage des travaux piétine ; surtout qu’il s’agit d’une décision du chef de l’Etat qui a instruit les deux ministres cités haut de donner une réponse logique aux défenseurs des droits de l’homme qui n’ont jamais cessé un seul instant de décrier les conditions de détention des prisonniers au sein de l’ex-Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK).

 

Par ailleurs, s’inspirant d’un cours universel dispensé dans toutes les prisons du monde intitulé « Le travail en prison », l‘administration pénitentiaire de Makala suggère que les entreprises commises pour exécuter les travaux tiennent compte des détenus comme une main d’œuvre technique qui devrait aussi être mise à contribution. Une façon de permettre aux prisonniers de ne pas vivre la main tendue ni dans l’oisiveté.

 

Par Médard MUYAYA