(Monusco Presse) La surchauffe se vivifie au lendemain de la publication du calendrier des élections municipales, urbaines et locales par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Du coup, un danger réel hante toute une Nation.
Celui d’aller tout droit vers une nouvelle catastrophe que signeraient des élections organisées sous les rouspètes et soupçons, si l’absence de compromis persistait. La division profonde entre les différents acteurs impliqués dans ce processus ne ferait qu’un mauvais drainage. D’un côté, la Majorité, le Gouvernement et une infime partie de la société civile assurent la défense de la démarche de Malumalu alors que de l’autre, l’on invoque l’anathème contre son calendrier.
L’Opposition, dans sa version “radical”, et la société civile, dans sa grande foule, boudent vivement le calendrier des élections locales, en le qualifiant “d’irréaliste”. Entre ces deux pôles nationaux, la communauté internationale, un partenaire de taille pour les élections, à travers les Envoyés Spéciaux, est venue aussi avec sa condition sine qua non: ‘’calendrier global ou rien’’, en termes de soutien. Dans une scène de réplique, Mende Omalanga ne s’est pas fait prier pour évoquer l’appui inconditionnel du gouvernement à ce calendrier de la CENI, tout en défonçant, au passage, les messieurs et dames de la communauté internationale. En effet, le Porte-parole du gouvernement congolais a déclaré, nous citons : “Le pays va organiser des élections avec ou sans l’appui de cette communauté international”. Et le récital d’un homme qui n’oublie jamais ses mots dans le dictionnaire : “Le calendrier est à inscrire dans le domaine du réalisable et non du souhaitable”. En clair, le Gouvernement a choisi de boucher les oreilles face aux “pressions” des uns et des autres à réclamer un calendrier global et à démontrer le caractère inopportun des élections locales. La décision paraît tellement ferme que le gouvernement envisagerait la possibilité de se passer, outre mesure, de la participation de la communauté internationale à un processus qui, selon Russ Feingold, s’annonce onéreux. En ce moment de préparation des échéances censées réparer la grande bourde électorale de 2011 ayant porté atteinte à l’honneur de tout un pays, un bras de fer entre les acteurs devant jouer un grand rôle pour la réussite de ce processus reste la pire de chose à ne pas souhaiter. Même si, à ce stade, l’intervention musclée de la voix autorisée du Gouvernement ouvre, vraisemblablement, une brèche à un difficile dialogue des sourds.
Apparemment, Kinshasa semble prêt à fabriquer un nouvel opposant de taille appelée “communauté internationale”. Une confrontation qui, sans nul doute, ne pourrait profiter à personne. Encore moins au peuple congolais qui, après s’être engagé massivement et avec enthousiasme aux élections 2011, sous une pluie battante, aurait aimé rééditer son adhésion, en dépit des ratés décriés en son temps.
Décidément, c’est l’avenir démocratique de tout un pays est en jeu. Loin de toute pression, seul un
petit bémol dans les réactions, quoique croisées, peut favoriser la retenue et le retour aux bons sentiments. Rien n’est encore perdu. Le Gouvernement, la CENI, les acteurs politiques ainsi que la communauté internationale doivent à tout prix se ressaisir. Il n’est jamais trop tard pour mieux faire, dit-on. Pas tard, en tout cas, pour dégager un juste milieu aux fins de sauver l’ensemble du processus électoral.
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