RDC-Transparence financière : la France prête à accompagner le parquet près la Cour des comptes

Mardi 14 octobre 2025 - 13:04
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Le procureur général près la Cour des comptes, Salomon Tudiseshe, a reçu, ce lundi 13 octobre 2025, dans son cabinet de travail, l’ambassadeur de France en République démocratique du Congo, Rémi Maréchaux, pour une séance de travail axée sur la transparence financière, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale entre la RDC et la France dans le domaine du contrôle des finances publiques et de la gestion responsable des ressources de l’État.

Une première rencontre jugée «très utile » par la diplomatie française

Au sortir de cette réunion, l’ambassadeur de France s’est félicité pour ces échanges jugés constructifs. 

« C’était la première réunion de travail dont j’ai eu la chance d’avoir avec le procureur général près la Cour des comptes. Il était très important pour moi de comprendre le fonctionnement et le rôle de cette institution dans le traitement des questions financières », a-t-il déclaré.

Le diplomate français a rappelé l’engagement de la France aux côtés du ministère congolais des Finances, notamment dans les projets de numérisation et d’automatisation de la chaîne de la recette publique, un processus essentiel pour réduire les risques de corruption et de fuite de recettes.

« Une des conditions préalables à l’accélération du développement du pays et au renforcement des capacités de l’État, c’est naturellement la transparence financière et la lutte contre la corruption. Et pour cela, la Cour des comptes joue un rôle clé », a-t-il ajouté.

Il a également évoqué la nécessité de mieux judiciariser les manquements liés à la gestion des finances publiques, en les inscrivant non seulement dans le cadre disciplinaire, mais aussi dans le champ pénal lorsque cela s’impose.

Salomon Tudiseshe prône l’éthique et la coordination des organes de contrôle

De son côté, le procureur général , Salomon Tudiseshe , a salué l’appui technique et l’expérience française, rappelant que la Cour des comptes congolaise s’inspire du modèle français.

« La France est la nation mère de la Cour des comptes sous le format que nous avons. Nous pouvons continuer à y puiser l’expertise nécessaire, notamment dans la lutte contre la corruption », a-t-il affirmé.

Il a dénoncé la complaisance persistante dans la lutte contre la corruption en RDC, appelant à un sursaut moral et à une véritable éthique institutionnelle, aussi bien au sein de la population que des dirigeants.

« Le magistrat de la Cour des comptes doit être au-dessus de tout soupçon, comme la femme de César. L’institution elle-même doit être consciente de son rang et de son niveau », a-t-il insisté.

Le procureur a également souligné la nécessité d’une meilleure coordination entre les différents corps de contrôle de l’État, souvent cloisonnés dans leurs actions.

« Ces corps de contrôle ne communiquent pas entre eux. Cela laisse des trous et empêche d’avoir une information réelle. Notre lutte est biaisée dès le départ et handicapée par manque de coordination », a-t-il regretté.

Un engagement commun pour la bonne gouvernance

Cette séance de travail marque une étape importante dans la convergence des efforts franco-congolais pour la transparence financière et la moralisation de la gestion publique.

Les deux parties ont réaffirmé leur volonté de renforcer la fonction de contrôle de l’État, d’améliorer la coopération institutionnelle et d’encourager une éthique rigoureuse au sein des organes chargés de la reddition des comptes.

ODN

 

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