La population dénonce un réseau maffieux et invite les autorités politiques et judiciaires à saisir l’affaire

Mercredi 9 septembre 2015 - 12:11

Conflits fonciers à Ngudiabaka

Le village Ngudiabaka, dans le groupement Nsabuika, territoire de Kasangulu, dans la province du Kongo Central connait, actuellement, plusieurs conflits fonciers. Le Tribunal de paix de Kasangulu en connait plus d’une centaine d’histoires.

Par jour, il traite au moins 5 cas de ces conflits. Des conflits fonciers qui opposent parfois des civils ou des autorités politiques entre elles. Soit les civils contre des autorités, ou encore des civils contre des corps judiciaires, etc.

A Ngudiabaka, le cas le plus fréquent est l’usurpation du pouvoir coutumier opéré par un réseau mafieux. Plusieurs membres dudit réseau sont entre les mains du Tribunal de Paix de Kasangulu qui se bat pour remettre chaque civil dans ses droits.

Le vrai Chef coutumier de Ngudiabaka nommé Mafula Ngenge a maintes fois été devant les cours et tribunaux pour éclairer l’affaire. Jusque-là, il est sorti gagnant à tous ces procès du fait qu’il possède le document attestant qu’il est bel et bien le chef coutumier de Ngudiabaka. Ett la population de son village le reconnait.

Plusieurs fois, il a été victime d’intimidations, d’enlèvement et de menace de mort. » Mafula Ngenge a succédé à son frère Makuku Malewa décédé en 2005. Tous deux, fils légitimes du chef Makuku Makwala Jean », a expliqué un villageois.

En effet, le Chef Coutumier de Ngudiabaka est confronté à une usurpation de pouvoir opérée par quelques intouchables avec la complicité de certains Officiers de la Police Judiciaire (OPJ) du coin.

Une situation qui met mal à l’aise la population de Ngudiabaka, et les propriétaires de terres conformément à la loi foncière, souligne un proche du vrai Chef coutumier. Ce dernier a indiqué que, regroupées dans un réseau maffieux, ces personnes vendent illégalement les terres des particuliers et rançonnent la population de Ngudiabaka.

De nombreux des dossiers sont sur la table du tribunal de paix de Kasangulu où le réseau maffieux est accusé de destruction méchante, usurpation du pouvoir, usage de faux, escroquerie, etc.

Selon le Chef Mafula Ngenge, la plupart des gens à qui il a vendu des terres ont saisi la justice pour plaider leur cause. Beaucoup d’entre eux sont menacés de déguerpissement par ce réseau constitué de quelques autorités locales opérant avec certaines instances judiciaires du Kongo Central. Ce réseau a déjà détruit méchamment plusieurs fois les concessions de certains particuliers congolais.

La procédure maffieuse

Opérant avec certains Opj de Kongo Central, ce réseau maffieux commence par une destruction méchante des concessions, afin d’entrer en contact avec le propriétaire pour lui demander de lui verser chaque mois une somme d’argent, ou encore lui solliciter une portion de terre.

Quand le propriétaire refuse, il subit une deuxième intimidation. Il est traduit en justice devant les instances judiciaires coopérant avec le réseau maffieux.

Par peur ou manque de moyens, précise le vrai Chef coutumier de Ngudiabaka, certains autochtones cèdent aux intimidations et parfois même abandonnent leurs terres qui sont revendues par le réseau.

» Pour poursuivre notre travail et garder notre terre, nous sommes obligé de verser chaque mois une somme d’argent à ce réseau et parfois même on nous exige de léguer une portion de terre aux faux chefs coutumiers qui traitent avec certains Opj de la place « , a souligné une dame qui a souhaité garder l’anonymat. «

Un vrai Chef coutumier possède des terres. Il les vend ou les lègue à des particuliers. Quémander des terres à ces derniers est une preuve d’un usage de faux « , a élucidé Mafula Ngenge.

Pour mettre fin à cette situation, la population de Ngudiabaka se joint à leur Chef Mafula Ngenge pour demander aux autorités gouvernementales et judiciaires de se saisir de cette affaire, afin que justice soit rendue.

» Nous voulons que justice soit faite et que ce réseau maffieux soit mis aux arrêts « , a déclaré un fermier de la place.

Par ailleurs, la population salue le travail abattu par le Tribunal de Paix de Kasangulu qui ne cède à aucune intimidation, traite les dossiers conformément aux lois et sans complexe. La loi est dure, mais c’est la loi ; et nul n’est au dessus d’elle.

Par Carroll Madiya