Face à l'agression rwandaise via ses supplétifs de l'AFC/M23, le député national Steve Mbikayi met sur la table l'option de recourir également à une brigade d’intervention pour la République démocratique du Congo.
Dans une déclaration parvenue ce mercredi 24 décembre 2025 à la Rédaction de 7SUR7.CD, le président national du Parti Travailliste (P.T) rappelle qu'en 2013, face à la chute de Goma, le Conseil de sécurité de l’ONU avait fait preuve de courage. Par la Résolution 2098, il avait créé la Brigade d’intervention de la MONUSCO.
Cette force, au mandat offensif inédit a, avec les FARDC, mis en déroute, selon Steve Mbikayi, le M23. Une victoire tactique toujours d'après lui, qui a offert au Congo près d’une décennie d’accalmie relative.
"Cette période 2013-2021 devait être historique. C’était le moment de forger l’arme absolue de notre souveraineté : une armée nationale réformée, professionnelle, capable de défendre seule l’intégrité du territoire. Cette opportunité a été sacrifiée. Sacrifiée sur l’autel d’une gestion politicienne, d’une corruption systémique et d’un manque de vision stratégique criant. Nous condamnons avec fermeté l’incapacité du gouvernement de l’époque, sous la présidence de Joseph Kabila, à transformer ce répit en paix durable. Les FARDC sont restées une institution affaiblie. Les gouvernements suivants ont hérité de ce système défaillant et portent la lourde tâche de le réformer dans un contexte devenu bien plus hostile", a-t-il fait savoir.
Pour Steve Mbikayi, la réponse internationale aujourd'hui face à l'agression rwandaise est inadéquate.
"Aujourd’hui, le M23, masque du Rwanda est ressurgi avec une force terrifiante. Il occupe, pille, tue. La réponse internationale, bien que présente, est inadéquate. Elle manque de cohérence, de puissance et de volonté décisive. La MONUSCO, malgré le sacrifice de ses soldats, est perçue comme engluée dans un mandat défensif inadapté à la guerre asymétrique qui nous est imposée", a-t-il renchéri.
Face à cette "agonie", Steve Mbikayi estime que les demi-mesures sont une trahison. Il persiste et signe qu'il est temps d’exiger une action à la hauteur de la catastrophe humanitaire.
"Nous lançons donc un appel solennel au Conseil de sécurité des Nations Unies et à l’Union africaine : l’heure est venue de créer une nouvelle Brigade Internationale d’Intervention et de Sécurisation (B.I.I.S.) pour l’Est de la RDC. Si cette création s’avère impossible, alors il faut un renforcement substantiel et une reconfiguration radicale du mandat de la force actuelle de la SADC (SAMIDRC), lui donnant explicitement la primauté sur la neutralisation des groupes armés", a-t-il proposé.
Steve Mbikayi précise que cette force doit avoir un mandat sans équivoque :
1. Offensif et ciblé : Traquer, déloger et neutraliser militairement les groupes armés qui nient l’autorité de l’État, en priorité le M23 et les FDLR ;
2. Intégré aux FARDC : Opérer en symbiose tactique avec les unités congolaises pour garantir notre souveraineté dans l’action, préparer la relève et opérer un transfert de compétences crucial ;
3. Doté de moyens réels : Disposer de renseignements aériens, de mobilité rapide et de capacités de frappe précises pour éviter un enlisement meurtrier.
Pour le président national du P.T, malgré la mise en place de cette Force, il faut doubler de vigilance.
"Parallèlement, nous devons nous opposer avec la plus grande vigilance aux pièges diplomatiques. Le M23, notoirement connu comme couverture d’une agression étrangère , ne peut prétendre à un dialogue politique ou une négociation politique d’égal à égal avec notre gouvernement tant qu’il n’aura pas déposé les armes et évacué le territoire congolais. Ouvrir un dialogue sous la contrainte serait reproduire les erreurs du passé et légitimer la prise de territoire par la force. La paix ne doit pas se négocier sous la menace des kalachnikovs", a-t-il souligné.
Par ailleurs, Steve Mbikayi en appelle à la conscience stratégique des membres permanents du Conseil de sécurité.
"La stabilité de toute l’Afrique centrale est en jeu. Bloquer une telle initiative au nom de rivalités géopolitiques (droit de veto) serait une faute historique. Donnez-nous, dans le cadre du droit international, les outils pour en finir avec cette violence. Enfin, cet appel ne doit pas exonérer notre propre responsabilité. À nos dirigeants actuels, nous exigeons une gestion transparente et une volonté inflexible de bâtir, enfin, l’armée républicaine dont le Congo a besoin. La brigade que nous réclamons ne sera qu’un bouclier temporaire. C’est à nous, Congolais, de forger l’épée durable de notre souveraineté", a-t-il martelé.
Steve Mbikayi met un accent particulier sur le fait que la République démocratique du Congo ne peut et ne doit plus compter éternellement sur les autres pour garantir son intégrité territoriale.
Jephté Kitsita