La ville de Kinshasa est la confrontée à des multiples problèmes qui freinent le développement harmonieux de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) et, partant, l’épanouissement de ses habitants.
La réalisation de certaines infrastructures socio-économiques n’est pas parvenue à inverser la courbe du sous-développement dans lequel pataugent les Kinois. En effet, malgré la constitution ou la réhabilitation de certaines infrastructures dans le cadre du programme des Cinq chantiers et de la Révolution de la modernité, beaucoup reste à faire. Notamment dans le secteur vital de la distribution de l’eau potable et de l’électricité.
Peuplée d’environ 12 millions d’habitants, la mégapole congolaise s’étend sur près de 10.000km² que la Regideso et la Société national d’électricité (SNEL) sont incapables de pourvoir régulièrement et totalement en équipements de distribution d’eau et d’électricité.
La conséquence des déficits chroniques enregistrés par ces deux entreprises est palpable. Tandis que la SNEL d’illustre par des coupures et délestages intempestifs, la Regideso prive d’eau courante les habitants de nombreux quartiers de la capitale pendant des journées, des semaines voire des mois.
Retour des Kinois à la braise et à la bougie
Selon les informations en notre possession, l’incapacité de la SNEL d’alimenter régulièrement toutes les communes de Kinshasa pourvues d’installations de distribution est liée à « l’insuffisance de 2ème ligne Inga-Kinshasa de permettre à la SNEL d’accroitre la desserte » et, partant, de satisfaire la demande sans cesse croissante des habitants et des industries Kinois.
En attendant, le courant électrique est devenu une denrée rare pour de nombreux foyers Kinois. A tel point que beaucoup de ménages kinois sont revenues à la braise ou bois de chauffage pour cuisiner et à la bougie ou pétrole ou aux lampes torches Made in China pour s’éclairer !
Mais, curieusement, malgré l’irrégularité des fournitures, la SNEL envoie régulièrement des factures de consommation fantaisistes à ses clients. Qu’ils aient été privés d’électricité partiellement ou totalement ces derniers sont sommés de payer des factures forfaitaires au montant largement supérieur à la quantité d’électricité consommée.
Le recours systématique à la facturation forfaitaire est perçu par les clients de la SNEL comme une supercherie sans laquelle les recettes seraient insignifiantes. C’est pourquoi, aucun programme d’installation des compteurs n’est exécuté depuis de nombreuses années. Dès lors, les clients ne paient commerciale de la SNEL évaluer théoriquement !
Installation de nouvelles cabines électriques
Certes, tout comme la Regideso, la SNEL des défis énorme à relever, parmi lesquels la modernisation des réseaux de distribution dont l’essentiel date de l’époque coloniale.
La modernisation du réseau de distribution devrait figurer parmi les priorités de la SNEL. Non seulement parce qu’il lui permettra d’augmenter le taux de dessert et des recettes ; mais aussi de mettre fin aux électrocutions qui occasionnent des pertes en vies humaines et des incendies qui ravagent de nombreuses habitants à travers la capitale.
En janvier 2014, la SNEL avait annoncé que « près de 80 cabines électriques sont en cours d’installation dans différents quartiers de Kinshasa pour renforcer la desserte en électricité ».
« Cette installation des cabines s’accompagne de la réhabilitation du réseau moyenne et basse tension. Au cours de cette année (2014, ndlr), la fourniture en électricité va sensiblement s’améliorer. La SNEL a déjà installé 35 nouvelles cabines de décharge pour réduire le délestage. Les quartiers Camp Luka, Champ de tirs derrière le camp Badiadingi et la commune de Ngaba sont parmi les premiers bénéficiaires de cette opération », avait indiqué la direction générale de la SNEL.
Elle avait ajouté que « la Snel renouvelle aussi son réseau basse tension avec l’installation de 49 autres cabines dans des quartiers qui n’ont jamais été officiellement électrifiés, notamment dans les communes de Kimbanseke, Kinsenso et de N’Sele ».
« Tous les travaux effectués actuellement visent à lutter contre le délestage et éliminer les poches noires à Kinshasa. Nous ne pouvons pas tromper la population. Les projets qui sont en cours vont concerner le réseau de distribution. Et ces projets vont permettre de faire sauter l’obstacle de la surcharge des câbles et des cabines. La qualité de la desserte va s’améliorer nettement à l’horizon 2016 à Kinshasa », avait rassuré l’ADG Eric Mbala.
La SNEL avait aussi prévu d’« installer 200 autres cabines en 2014 dans différents quartiers de Kinshasa en vue de lutter contre le délestage ».
Dix-huit mois plus tard, la fourniture en électricité à Kinshasa est encore loin d’être totalement stabilisée.
En tout état de cause et quelle que soit la modicité des recettes que le réseau domestique génère, nous pensons que charité bien ordonnée commence par soi-même.
L’exportation du courant électrique permet à la SNEL de gagner des devises dont elle a besoin pour l’acquisition des équipements. Mais cette raison, certes majeure au pays, suffit-elle pour maintenir de larges portions de la capitale de la RDC dans le noir ?