Katanga : La violence s’accentue au « Triangle de la mort »

Mardi 28 octobre 2014 - 15:15

90% de cas de violences sexuelles enregistrés à Kabalo.

 Plus de 3 100 incidents de protection ont été rapportés pour le mois de septembre dans les territoires de Kabalo, Kalemie, Malemba Nkulu, Manono, Mitwaba et Nyunzu, portant à plus de 14 000 le nombre d’incidents de protection enregistrés depuis janvier 2014 au Katanga, selon le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Sur l’axe Mitwaba, Manono et Nyunzu, communément appelé « Triangle de la mort », il s’observe un climat d’insécurité sans pareil.

Dans un rapport, le HCR fait mention de viols, tortures, traitements inhumains, mariages forcés, extorsions de biens commis à l’endroit des civils dans des zones en conflits.
Ces violations enregistrées dans la province sont attribuées à toutes les parties en conflits : Mayi-Mayi, Forces armées de la Rdc (FARDC), police, bandits armés et civils appartenant à des groupes d’auto-défense.

Pour le mois de septembre, 49% de ces incidents sont commis par la milice Luba dans le district du Tanganyika.
204 cas de violences sexuelles basées sur le genre (SGBV) ont été rapportés au cours de ce mois. Kabalo reste le territoire le plus touché avec 31% du chiffre total. Plus de 90% de cas de SGBV enregistrés à Kabalo sont des viols.

Bantous et pygmées s’entretuent

Le district du Tanganyika, vaste de près de 500 000 km2, frontalier à la province du Sud-Kivu, risque d’être embrasé par un conflit communautaire entre les pygmées et Lubas dont l’origine récente remonte en mai 2013 où les Mayi Mayi « Bakata Katanga » avaient incendié les localités voisines de Lwela et Nsange, situées sur l’axe Kiambi – Nyunzu, à près de 100 km de Manono Centre, dans le territoire de Manono.

A Lwela, selon certaines sources, des femmes et enfants auraient été brulés vifs et environ 200 maisons incendiées. Cette attaque avait ciblé particulièrement les pygmées pour les « punir » de leur appartenance à des groupes d’autodéfense et leur collaboration supposée avec les Forces armées congolaises (FARDC). D’autres habitants de l’ethnie Luba ont été également blessés par balles et flèches.

Depuis lors, ce conflit s’est étendu dans les autres territoires notamment à Kalemie, Moba et Nyunzu.

Depuis avril 2014, une recrudescence de violence s’observe entre ces deux peuples.

En juin dernier, cet antagonisme s’est amplifié et a touché Kabalo, territoire situé à 300 km à l’ouest de Kalemie, qui était jadis stable, en dépit des efforts de réconciliation consentis par les autorités.

Il y a lieu de rappeler qu’entre le 25 juin et le 15 juillet 2014, une dizaine de villages appartenant aux pygmées ont été incendiés par la milice Luba, causant d’importants mouvements de populations. Une douzaine de personnes a été assassinée dont la majorité constituée des pygmées et plus de 30 autres prises en otage.

Par Godé Kalonji Mukendi