Onze partis politiques du Katanga, membres de l’opposition, dénoncent « l’acharnement » du pouvoir sur leurs leaders. Dans une déclaration publiée le week-end dernier à Lubumbashi, ils évoquent notamment l’affaire qui oppose Vital Kamerhe à la députée PPRD Wivine Moleka et des cas d’arrestations et d’enlèvement des opposants dans certaines villes de la RDC.
« Des sources concordantes nous informent qu’il y a une condamnation avec sursis qui va incessamment être annoncer au public contre Vital Kamerhe de l’Union pour la nation congolaise (UNC) et qui va le soustraire de la course électorale », a déclaré le porte-parole de l’opposition politique au Katanga, Me Eddy Tshipeng.
La Cour suprême de justice (CSJ) s’est saisit de l’affaire qui oppose Vital Kamerhe à Wivine Moleka, dans un arrêt rendu mercredi 28 janvier. La députée PPRD poursuit le président de l’UNC pour imputations dommageables. Ce dernier l’aurait accusée d’avoir fraudé lors des élections législatives de 2011.
Me Eddy Tshipeng déplore aussi l’arrestation de beaucoup d’autres leaders de l’opposition qui sont incarcérés à la prison centrale de Makala.
« D’autres continuent d’être arrêtés. Il y a Christopher Ngoyi qui est arrêté, l’honorable Muyambo, Ewanga, etc. Tous sont des personnalités politiques et jusque là, la justice ou le pouvoir sont en mal de nous dire ce qu’on leur reproche », a-t-il ajouté.
Parmi les partis signataire de cette déclaration, il y a notamment l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), l’Union pour la nation congolaise (UNC), la Solidarité Congolaise pour la démocratie et le développement (Scode) de Jean-Claude Muyambo, l’UFC de Kengo wa Dondo et le CPDS de François-Xavier Beltchika.
« Abus de langage »
Pour Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, l’affaire Kamerhe-Moleka ne relève pas de l’exécutif d’autant plus qu’il y a séparation d’avec le pouvoir judiciaire.
« C’est de l’agitation. C’est un procès d’intention contre la justice. Ce sont des pressions contre des magistrats. Dans aucun État de droit, on ne peut tolérer ce genre de problème. Une affaire qui concerne M. Kamerhe contre Mme Moleka et la justice, nous ne voyons pas ce que le gouvernement vient faire là bas », a déclaré Lambert Mende.
Il a indiqué qu’il y a eu une justice avant que les membres du gouvernement viennent et il y aura une justice après.
Au sujet des enlèvements, il parle de l’abus de langage des opposants et leur demande d’apporter des preuves sur le statut et la qualité des personnes enlevées.
« Lorsqu’une police arrête quelqu’un, ce n’est pas un enlèvement. Qu’on nous désigne les noms des personnes qui ont été arrêtées et les groupes qui sont supposés les avoir enlevés et nous enverrons les forces de l’ordre pour les libérer. C’est encore des abus de langage. Quand la police convoque quelqu’un, on parle d’enlèvement. C’est ridicule, il faut arrêter avec des abus de langage », a poursuivi Lambert Mende.