Le ministère des Ressources Hydrauliques et Electricité a organisé, hier jeudi 20 novembre 2014 au Grand Hôtel Kinshasa, un forum sur le Développement des Energies Renouvelables (FODER) avec pour thème : « Accès pour tous à l’énergie durable ». Ce forum qui prendra fin aujourd’hui vendredi 21 novembre, permet au gouvernement de discuter avec ses principaux partenaires (le PNUD, la SNV, etc.), de meilleures options à prendre en terme de mobilisation des ressources nécessaires, pour atteindre les objectifs d’accroissement du taux d’accès de la population aux énergies renouvelables, notamment en électricité. Les résultats obtenus vont ainsi permettre à adopter une feuille de route qui guidera l’ensemble d‘efforts, jusqu’à atteindre des objectifs visés par l’initiative « Accès pour tous à l’énergie durable à l’horizon 2030 ».
Invité à prendre la parole, Bruno Kapanji Kalala, ministre des Ressources hydrauliques et Electricité, a fait remarquer qu’en dépit du potentiel énergétique énorme qu’elle regorge, la RDC présente un paradoxe criant entre les ressources énergétiques naturelles et le très faible taux d’accès de la population à l’électricité. Et ce, avec de grands écarts entre la campagne et le milieu urbain. « A Kinshasa par exemple, le taux d’accès à l’électricité suivant les statistiques de 2011, était de 45% tandis que celui du Kasaï tournait autour de 3% », a-t-il confié.
Face à ce diagnostique un peu flatteur, Bruno Kapanji a renseigné que le gouvernement congolais s’est assigné comme objectif de doubler le taux d’accès des populations à l’électricité d’ici 2016.
Pour y arriver, le gouvernement, à travers le ministère de Ressources hydrauliques et électricité, a adopté plusieurs stratégies, notamment le renforcement des capacités, l’amélioration de la gouvernance des entreprises Snel et Regideso ; le lancement du programme de réhabilitation des infrastructures existantes ; la reforme structurelle visant la transformation des entreprises publiques Snel et Regideso en société anonyme selon le contrat de performance signé avec l’état ; la reforme institutionnelle du secteur de l’eau et de l’électricité, conformément à la loi y référant, promulguée récemment par le président de la République, etc.
D’après lui, l’application de ces stratégies à travers le programme d’action 2012-2016 a déjà produit des résultats. « Cette loi a par exemple permis au gouvernement, grâce à l’exécution efficiente de son programme d’action, d’atteindre aujourd’hui un taux d’électricité moyen en RDC. Nous sommes donc passés de 9% en 2012 à 14% en 2014… », a-t-il martelé.
Les énergies renouvelables face au réchauffement climatique
Pour sa part, le ministre de l’Environnement a fait remarquer que l’humanité fait aujourd’hui face au fléau du réchauffement climatique. Selon lui, le recours aux énergies renouvelables constitue à la fois la réponse universellement reconnue, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elles constituent une opportunité pour sortir de la dépendance des charbons de bois, pétrole, gaz, etc.
Il a toutefois indiqué que malgré toutes les richesses dont regorge la RDC, celle-ci reste confrontée à plusieurs défis : la déforestation occasionnée par une forte demande en énergie, le charbon de bois, etc. « ces derniers représentent 95% de l’approvisionnement et de la consommation énergétique nationale contre seulement 3% pour l’électricité…. ».
Par ailleurs, la directrice pays du PNUD a souligné que l’accès à l’énergie pour tous est un facteur fondamental pour accélérer le développement durable et atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.
Quant à l’initiative « Energie durable pour tous », elle a estimé que c’est l’un des moyens pour mobiliser les gouvernements, les partenaires ainsi que la société civile pour transformer les systèmes énergétiques à travers le monde.
Perside Diawaku