RDC : Félix Tshisekedi s'oppose à l’actionnariat « nominal et illusoire » de l’État dans les entreprises d’économie mixte

Dimanche 13 juillet 2025 - 20:46
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La marginalisation des intérêts de l’État dans les entreprises d’économie mixte préoccupe Félix Tshisekedi, président de la République. La situation entraîne un manque à gagner pour le trésor public et constitue une atteinte manifeste aux objectifs de souveraineté économique, de justice fiscale et de développement inclusif, selon le chef de l’État lors du conseil des ministres du vendredi 11, rapporté par le ministre de la Communication.

À en croire Félix Tshisekedi, la présence de l’État dans plusieurs entreprises d’économie mixte a été rendue de façade.

« Il apparaît avec évidence que dans bon nombre de ces sociétés, la présence de l’État n’est que nominale et illusoire. Cette préoccupation traduit une marginalisation progressive des intérêts publics et même des mandataires publics dans la conduite de la vie économique nationale et entraîne un manque à gagner significatif pour le trésor public », lit-on dans le compte-rendu du conseil des ministres.

Cette situation d’effacement institutionnel doit cesser, selon le président de la République.

« Il est donc indispensable de rompre avec cette logique d’effacement institutionnel pour faire de la participation de l’État un véritable levier stratégique au service de l’intérêt général. Cette participation ne saurait demeurer passive et décorative. Elle doit être pleinement assumée, rigoureusement exercée et résolument orientée vers la création des richesses, la bonne gouvernance et la transparence », poursuit la source.

Pour renverser la donne, le président de la République a assigné au ministre du Portefeuille les actions suivantes :

- Recenser, cartographier et tenir à jour un registre exhaustif de toutes les entreprises d’économie mixte dans lesquelles l’État congolais détient une participation, même minoritaire, en veillant à l’actualisation régulière des données relatives à la composition de l’actionnariat, aux organes de gestion et aux performances économiques ;

- Vérifier la présence effective et la participation active des mandataires dans toutes les instances de gouvernance, y compris dans la formulation des politiques stratégiques et processus de prise des décisions, de contrôle budgétaire et l’évaluation des performances ;

- Faire respecter de manière stricte les droits patrimoniaux et institutionnels de l’État en garantissant notamment l’accès aux états financiers certifiés, la tenue régulière des conseils d’administration, la publication des rapports de gestion et la mise en œuvre des recommandations des organes de contrôle et d’audit ;

- Veiller à la perception rigoureuse, transparente et régulière des dividendes revenant à l’État avec la mise en place d’un mécanisme de traçabilité robuste et automatisé, garantissant leur reversement intégral au trésor public dans le délai requis.

En procédant de cette manière, toujours selon le chef de l’État, « il s’agit non seulement de restaurer l’autorité économique de l’Etat mais aussi de renforcer sa capacité à mobiliser les ressources internes pour financer les priorités nationales, stimuler l’investissement public et impulser une croissance inclusive et durable»

Bienfait Luganywa

 

AfroPari Juillet 2025