Goma: la police empêche une manifestation de Lucha

Mercredi 16 mars 2016 - 05:08

La police a empêché une marche organisée mardi 15 mars à Goma pour réclamer la libération de Fred Bauma et Yves Makwambala, deux activistes du mouvement pro-démocratie « Lutte pour le changement » (Lucha), arrêtés il y a une année à Kinshasa. La marche devait partir du Rond-point Signers jusqu’à l’avenue Kanyamuyanga où une messe devait être dite à l’église Saint-Esprit.

Depuis la matinée, la police s’était déployée dans certains endroits de la ville notamment au rond-point qui mène vers l’aéroport, au centre-ville ainsi que dans les quartiers Himbi et Katindo.

Un militant de Lucha confie à Radio Okapi que son mouvement avait pourtant reçu « des autorisations » pour organiser une série d’activités, dont une messe.

Des sources locales rapportent que des militants de Lucha qui ont tenté de se rendre à l’église Saint-Esprit en ont été empêchés par des policiers qui ont procédé à des interpellations.

Une dizaine de militants ont été interpellés. Il n’y a pas eu de scènes de violence. Les militants interpellés n’ont opposé aucune résistance.

Urgent selon @luchaRDC 18 personnes arrêtées à #Goma à la marche pr la libération de Fred et Yves #FreeFred #FreeYves #FreeLucha

— Nicolas Krameyer (@nicokrame) 15 mars 2016

 

« Nous étions en pleine préparation de la messe pour nos amis de la Lucha, Fred Bauma et Yves Makwambala qui sont incarcérés au niveau de Kinshasa. Mais, en pleine surprise, il y a la police qui vient nous arrêter alors qu’on était devant la paroisse Saint-Esprit. On avait toutes les autorisations. Malheureusement, la police nous a croisé sur notre route », raconte un militant du mouvement.

D’après une source policière, tous les militants interpellés sont détenus actuellement au cachot de la police des renseignements P2 à Goma.

Fred Bauma et Yves Makwambala, ont été arrêtés le 15 mars 2015 à Kinshasa avec des leaders de «Y’en a marre » et du « Balai citoyen ». Les militants sénégalais et burkinabè avaient été libérés et renvoyés dans leur pays. D’autres activistes congolais qui avaient été arrêtés au même moment ont également été relâchés.

Dans un communiqué publié mardi 15 mars, Human Rigths Watch a appelé le gouvernement congolais à la libération de Fred Bauma et Yves Makwambala.

Ces derniers ont entamé dans la nuit du 14 au 15 mars une grève de la faim.