Dans une déclaration musclée faite hier lundi à l’esplanade du Palais du peuple, suivie d’un mémo qu’ils sont allés déposer à la Primature, les magistrats ont décidé de poursuivre la grève qu’ils avaient suspendue en 2011. Cette nouvelle grève fait suite, ont-ils déclaré, au non respect des engagements pris par le gouvernement après concertations avec les magistrats. Qui plus est, le Chef de l’Etat avait lui-même annoncé solennellement en 2011 que le salaire minimum des magistrats était fixé à 1.600$ Us.
Ni les engagements du gouvernement, ni la belle et redondante promesse présidentielle, rien n’a été concrétisé trois ans plus tard. Ainsi floués, les magistrats demeurent toujours dans l’expectative. Hier, la moutarde leur est montée au nez, la patience ayant des limites.
En fin de compte, les hommes en toge noire, ont décrété une grève générale assortie d’une grève d’occupation, qui va se dérouler à la place du cinquantenaire. Le mouvement des magistrats se déroulait concomitamment avec le vote, hier à la chambre haute du Parlement, de la loi modifiant et complétant la loi organique portant statut des magistrats.
Nul n’ignore les conséquences néfastes résultant du non respect des engagements du gouvernement en matière de négociation salariales dans tous les secteurs d’activité de la vie nationale. Toutes les antivaleurs constatées à la Fonction publique et ailleurs : exaction, corruption, justice inéquitable et à deux vitesses… sont généralement le fruit de la frustration causé par l’impaiement ou la précarité des salaires.
Par G.O.