Le DG de la SNEL, Eric Mbala, réitère derechef sa pressante demande au gouvernement de faire arrêter le fonctionnement de l’administration publique chaque jour dès 16H. Particulièrement dans la capitale Kinshasa. Ministères, entreprises et autres services même les régies financières, aucun secteur de l’administration ne doit échapper à cette mesure, afin que la société nationale d’électricité desserve les quartiers résidentiels en courant.
Suite à l’étiage, la desserte en électricité accuse un déficit davantage criant, a laissé entendre le DG Eric Mbala.
«Le parc de production de la SNEL est essentiellement hydroélectrique. De ce fait, toute réduction des précipitations sur le bassin versant du fleuve Congo influe négativement sur l’ensemble de la production hydroélectrique du pays», a fait savoir le DG de la SNEL. Selon ses explications, les niveaux ci-après doivent être respectés au barrage d’Inga, 156,30 m maximum autorisé, 153,00 m pour le déversement (par les digues déversantes), 147,90 m minimum d’exploitation, 145,50 m est déjà le niveau critique donc interdit. La consommation en eau des groupes est de 138 m3 /s par groupe d’Inga 1 (58,5 MW) et de 328 m3/s, (178 MW) par groupe d’Inga 2. 5.1. Inga I aligne six groupes et Inga 2, huit en tout. Suite à l’étiage, la SNEL a entrepris des actions pour le fonctionnement de son réseau Ouest. Il s’agit notamment du désensablement du canal d’amenée, le dragage forcé (dynamique) à travers les turbines, le dragage à l’aide de trois dragues disponibles sur site. A moyen et long termes, il sera notamment mené des études hydrauliques sur base d’un modèle réduit en cours dans le cadre du programme PMEDE, afin de mettre en place la meilleure méthode de désensablement et le programme exact de sa réalisation, ainsi que la construction du 2ème canal d’amenée dont fin travaux prévus en mars 2018. Autres actions: le mix énergétique, la mise en œuvre du projet Grand Inga.
Les nouvelles ne sont pas non plus rassurantes pour le réseau sud de la SNEL qui dessert notamment les grandes industries minières du Sud du Katanga. ZESCO, l’équivalent de la SNEL en Zambie a résolu de ne plus vendre au Katanga du courant. En Afrique Australe, l’influence néfaste du changement climatique se fait aussi observer par la baisse des niveaux d’eau dans le bassin du Zambèze, indique Eric Mbala. Le Katanga n’a pas échappé à cette situation, le même phénomène étant observé depuis 2011 suite à une mauvaise hydraulicité dans le bassin du Lualaba. Dans les centrales du réseau de l’Afrique australe, il y a une baisse très sensible du niveau d’eau dans leur lacs à l’instar de ZESCO (560 MW de déficit). En ce qui concerne le site de Nzilo au Katanga, la baisse d’eau du fleuve Congo dans sa partie Lualaba n’a pas permis depuis 2011 la reconstitution de la réserve d’eau au barrage de N’zilo nécessaire au fonctionnement de la cascade des centrales Nzilo et N’seke dont la puissance totale disponible est actuellement de 253 MW sur 368 MW installés. Et comment SNEL gère-t-elle le déficit de production? Un disponible de 586 MW au Complexe d’Inga soit 238 MW de moins par rapport à la pointe du premier semestre 2015 (824 MW) a été réparti entre les grands centres de consommation. Pour ce qui est du pan OUEST, Kinshasa et Bandundu : 294 MW, Kongo central, 60 MW, Katanga (liaison Inga-Kolwezi), 186 MW. Toutefois les pertes en ligne s’évaluent à 46 MW. Quant au réseau Sud, la production locale est de 278 MW contre un productible de 353 MW soit un déficit de 75 MW. Ici, la production locale est de 278 MW, l’Injection INGA-Kolwezi se situe à 180 MW. L’importation de la Zambie, devenue hypothétique est de 100 MW. Pour autant, l’ambitieux projet Grand Inga qui va aligner un chapelet de huit centrales ne subirait nullement les effets de l’étiage. Il se réalisera, rassure le DG de la SNEL.
POLD LEVI