Les investigations que vient de mener la police provinciale de Kisangani, au lendemain du double meurtre qui a vu périr l’homme d’affaires Mutandala et son épouse, dans la commune de Tshopo, dans la nuit du jeudi 22 janvier 2015, porte déjà leurs fruits. Car, on en sait aujourd’hui un peu plus sur la bande des malfaiteurs que l’on croyait encore au début de son palmarès criminel.
Pour les enquêteurs, plusieurs éléments rassemblés au fil des jours, établissent avec certitude que l’un des bandits, en la personne de Mandelama, non autrement identifié, et le plus cruel du groupe, serait le chef de bande. Ce sinistre personnage traînant un passé lourd parsemé des vols à main armée, avait forgé sa carrière de malfaiteur à Kinshasa, dans les rangs de la pègre, militant dans un groupe dont certains membres appréhendés par la police criminelle, pour des braquages et autres cambriolages, purgent des peines d’emprisonnement à Makala.
Mandelama que les limiers traquaient sans relâche, avait réussi dans sa longue cavale, à quitter Kinshasa à bord d’un bateau pour aller se réfugier à Kisangani. Ici, l’homme n’était pas au repos. Car, une semaine après son arrivée au chef-lieu de la Province Orientale, il s’est immédiatement mis à recruter dans la pègre boyamaise les éléments qui allaient étoffer sa bande.
C’est dans ces circonstances qu’il a mis au point la célèbre bande portant son sinistre nom et qui s’est lancé dans un safari cri- minet le plaçant aux crimes du banditisme de Kisangani.
Sur base de ces quelques faits, les enquêteurs de la police provinciale de Kisangani sont actuellement en train de fouiner dans les relations de ces malfaiteurs, leurs sources d’approvisionnement en armes et munitions de guerre, leurs fournisseurs, ainsi que leurs souteneurs. C’est sur cette piste que les policiers parviendront à reconstituer l’histoire de cette bande et de ses membres et à couper les liens avec leurs complices.
Aussi pour disposer d’assez d’éléments pour justifier les poursuites judiciaires contre ces inciviques, il serait utile que la Police provinciale de Kisangani puisse se mettre en contact avec la Police provinciale de Kinshasa, afin de recueillir des antécédents judiciaires de malfaiteurs venus de la capitale congolaise.
Dans cette affaire, la lutte contre le banditisme passerait nécessairement, par cette collaboration policière. Car, si les enquêtes ne se limitaient qu’au cas de double meurtre et de vol de 1.000 dollars, l’on ne percevrait pas la personnalité de chaque bandit.
Pourtant, des observateurs s’attendaient que dans le cadre de sa réforme, la Police nationale congolaise puisse disposer d’un fichier central des malfaiteurs. C’est sur base de toutes ces données que l’on pourra dresser la cartographie de l’ensemble de la pè.gre congolaise, ses différents fiefs et ses forfaits. L’on pourrait de cette façon, suivre l’itinéraire des bandits sédentaires et ceux mobiles évoluant dans plusieurs provinces.
L’affaire du double meurtre sur le couple Mutandala doit sceller à notre avis, des liens de collaboration policière avec l’objectif final, de constituer une banque de données de la criminalité en
RDC.
En tous cas, les investigations progressent et l’on croit savoir que cette affaire va dévoiler un autre face du banditisme dans notre pays.
Par J.R.T.