A l’initiative de leur collègue Patrick Muyaya Katembwe, les députés nationaux élus de la ville-province de Kinshasa ont tenu ce vendredi 30 janvier 2015, une réunion de sécurité avec le Vice- Premier Ministre, Ministre de l’intérieur et les patrons de la police et de différents services de
sécurité. Objectif : échanger autour de la situation sécuritaire à Kinshasa au lendemain des événements qui ont émaillé l’examen de la loi électorale au Parlement. Il était question pour ces élus de l’opposition comme de la majorité de recueillir les vraies informations sur l’évolution de la
situation sécuritaire, l’impact de ces tristes événements sur le climat des affaires et surtout de plaider pour la levée de la mesure restreignant le service sms et l’internet mobile qui donnent accès aux réseaux sociaux. Plantant le décor de cet échange qui a duré deux heures, le VPM Evariste Boshab a salué cette initiative de Patrick Muyaya qui jette les bases de la création d’un cadre de concertation entre son ministère et les députés
nationaux pour le bienêtre de la population. Entrant dans le vif du sujet, les députés ont pour leur part dénoncé les violences, les pertes
en vies humaines, les pillages, survenues en marge de l’examen du projet de loi électorale au Parlement. Faisant une analyse froide sur les causes de la situation, les élus ont évoqué pour les uns un malaise au sein de la classe politique dû au manque d’un dialogue préalable à tout processus électoral et pour d’autres, la manipulation et l’intoxication des jeunes par certains acteurs de l’opposition. Ces positions extrêmes ont conduit au chaos que toute la communauté déplore aujourd’hui.
Que s’est-il réellement passé à Kinshasa ?
A ce jour, des investigations menées par les services de sécurité démontrent que loin d’être une d é m a r c h e démocratique, il s’est agi plutôt d’une descente des criminels qui n’avaient pour objectif que les pillages. Groupe essentiellement composé des kuluna expulsés de Brazzaville, des criminels en errance etc. Aucun message politique n’a été brandi ni sur un calicot encore moins sur une banderole, soulignent-ils. Deux de quatre districts qui composent la ville de Kinshasa à savoir Mont Amba et Funa ont été les points chauds de ces événements qui n’ont même pas mobilisé la majorité des kinois dans la rue. Le bilan des services de sécurité fait état de 12 morts dont 1 policier. 372 pillards ont été arrêtés et déférés
devant la justice. Ils seront bientôt publiquement jugés. Les auteurs intellectuels n’en seraient pas non plus épargnés. Faisant le tour d’horizon
par circonscription, il a été noté que la situation sécuritaire est sous contrôle total. La ville-province de Kinshasa a retrouvé sa quiétude même si
Evariste Boshab a reconnu que le climat des affaires est morose après les pillages survenus en marge de ces événements. « Nous avons donné un
très mauvais signal aux investisseurs », a-t-il déploré.
Internet mobile et Sms, bientôt Opérationnels
Pour les services de sécurité, l’internet et la messagerie mobile ont été mis à contribution dans l’opération d’incitation à la haine afin de réussir ce complot décrié et manqué. Saisissant la hauteur de la menace, le Gouvernement avait promptement levé l’option de couper momentanément ces services. Mais il y a quelques jours, le Gouvernement a libéré la connexion internet fixe pour permettre aux entreprises de fonctionner. « Le VPM
entend participer à une énième réunion d’évaluation de la situation avec les services concernés afin de rétablir, dans les prochaines heures, la
connexion internet mobile et la messagerie (SMS), et surtout que la situation est redevenue calme », a précisé Patrick Muyaya. Cette rencontre,
appréciée par le VPM pourra servir de base à la création d’un cadre de concertation qui permette aux élus du peuple d’être régulièrement mis au
parfum. Car la sécurité est une affaire de tous. Et chaque citoyen est tenu d’y contribuer. Le Député national Patrick Muyaya a salué la disponibilité du VPM chargé de l’intérieur et sécurité et de ses services qui ont promptement réagi aux préoccupations des élus du peuple. Il en a
profité pour lancer au nom de ses collègues un appel au calme. « Même l’opposition qui envisage de prendre le pouvoir dans ce pays n’a pas besoin d’hériter d’un pays pillé. Protégeons notre démocratie et préparons nous aux échéances électorales futures pour user de notre droit de choisir
nos dirigeants », a-t-il conclu. Rappelons par ailleurs qu’il y a quelques mois, toujours à l’initiative du député national Patrick Muyaya, des réunions similaires se sont tenues avec le prédécesseur d’Evariste Boshab au sujet notamment de l’expulsion des congolais de Brazzaville
et de l’opération Likofi.
PAUL MULAND