C’est à croire qu’ils se sont tous passé le mot sinon la consigne : analyser le message du Président de la République en se focalisant sur la révision de la Constitution et l’engagement de se prononcer sur son départ à l’échéance 2016, sujets non évoqués dans le discours sur l’état de la Nation délivré le 15 décembre 2014. A l’Opposition radicale, c’est tout ce qui est retenu d’essentiel.
Pourtant, ses ténors savent que le Chef de l’Etat n’a jamais préconisé la révision de l’article 220 de la Constitution et, à deux ans du terme de son quinquennat actuel, rien ne l’oblige d’annoncer ou pas sa décision d’être candidat.
En toute logique, l’Opposition ne devrait faire cas ni du premier ni du second sujet dans la mesure où il n’y a rien de fondé, encore moins d’officiel, pour autant qu’elle se préoccupe réellement de l’alternance politique.
Faute alors d’accrocher le Président Joseph Kabila sur ces points, les Opposants dérivent sur l’Onip, la Monusco, le dialogue, la crise politique, le calendrier électoral et déforment ses propos qui sont d’une netteté remarquable.
D’où l’interpellation exprimée en ces termes : " Contester à temps et à contretemps, y compris ce que soi-même on défendait la veille, par simple souci de gains politiques ; entretenir des débats interminables sur des thèmes aux antipodes des préoccupations existentielles de nos populations ; travestir sciemment les faits, et user systématiquement, comme stratégie politique, de procès d’intention, de l’injure publique, ou des atteintes à la dignité des adversaires n’honorent pas la politique. Elle la discrédite".
DEMONSTRATION
1. OFFICE NATIONAL D’IDENTIFICATION DE LA POPULATION
De l’Onip, la phrase complète du Président Joseph Kabila est la suivante : "J’invite pour sa part le Gouvernement à mobiliser et à mettre à la disposition de la CENI les ressources nécessaires pour la bonne organisation des élections. Je l’exhorte tout autant à appuyer, comme il sied, l’Office National d’Identification de la Population, le résultat du travail de ce Service public étant nécessaire pour la bonne fin du processus électoral".
Sauf mauvaise foi, on ne peut pas dire de l’Onip qu’elle est une création récente visant la prolongation du mandat actuel du Président de la République.
Concrètement, cette institution a vu le jour le 31 décembre 2011au travers du décret n°011/48 signé par le Premier ministre Adolphe Muzito. Les 28 et 29 juin 2012, à la suite de l’évaluation du processus électoral en RDC, l’Assemblée nationale, où siègent principalement la Majorité et l’Opposition, a recommandé au Gouvernement l’organisationen priorité du recensement administratif de la population.
Bien plus, en réaction à la publication de l’ordonnance n°13/078 du 26 juin 2013 portant création, organisation et fonctionnement des Concertations nationales, l’Opposition, réunie en conclave au Centre féminin Mama Mobutu, à Limete, a fait état dans sa déclaration du 11 juillet 2013 de la nécessité de "repenser le système électoral congolais, notamment par le recensement administratif de la population, afin de déterminer, entre autres, le calcul du quotient électoral, non pas en fonction du nombre des citoyens enrôlés mais plutôt de celui des recensés".
Huit ans plus tôt, l’Udps avait justifié le boycott du processus référendaire de 2005 et du processus électoral de 2006 par la non application de la résolution DIC/CPR/03 subordonnant l’organisation des élections à l’identification et au recensement des nationaux.
Conséquence : la loi organique n°13/012 du 19 avril 2013 modifiant et complétant la loi organique n°10/013 du 23 juillet 2010 portant, elle-même, organisation et fonctionnement de la Céni conditionne le découpage des circonscriptions électorales au prorata des données démographiques actualisées ; l’objectif étant de fiabiliser les élections à venir.
En d’autres termes, de 2005 à 2013, le dossier du recensement administratif de la population a connu un processus évolutif connu de l’ensemble de la classe politique congolaise.
Au regard de ce qui précède, il est étonnant, gênant de voir l’Opposition donner aujourd’hui l’impression de n’avoir pas vu venir l’Onip.
Preuve, si besoin est, de la légèreté avec laquelle elle traite maintenant et traitera demain des questions de l’Etat.
2. MONUSCO : RETRAIT DES TROUPES
De la Monusco, la phrase essentielle du Président Joseph Kabila est la suivante : "S’agissant de la coopération avec les Nations-Unies en matière de maintien de la paix, le Gouvernement a récemment procédé, avec les Nations Unies, à une revue stratégique de la présence des Forces de la MONUSCO sur le sol congolais, prenant pour cela en compte l’évolution de la situation sur le terrain et la montée en puissance des Forces Armées de la République Démocratique du Congo".
Les trois autres phrases sont : "la situation sécuritaire qui, à l’époque, avait justifié le déploiement d’un si grand contingent des forces internationales dans notre pays a, depuis lors, fondamentalement changé pour le mieux" ; "les risques de sécurité qui exigent aujourd’hui une attention prioritaire sont ceux liés à la présence de ce qui reste des groupes armés étrangers, singulièrement les ADF-Nalu et les FDLR" ; "la gestion de ces risques exige certes une expertise et un équipement spécialisés pour lequel le concours des Nations Unies demeurent le bienvenu, mais qu’elle ne justifie cependant pas le maintien sur notre sol d’un contingent de 20.000 hommes" et "l’heure est donc venue d’amorcer la réduction du nombre des casques bleus sur notre territoire".
Honnêteté intellectuelle oblige : le Président de la République n’a pas demandé à la Monusco de plier bagages illico presto. Il est plutôt question de retrait progressif des effectifs.
D’ailleurs, le chef de la Monusco et son adjoint ont précédé le Chef de l’Etat le premier de 11 jours, le second de 15 jours.
Effectivement, Le Potentiel, dans son édition du 11 décembre 2014, signale que : "La mission de l’ONU en République démocratique du Congo (la Monusco) est sur le départ. Après quinze ans de présence, ce programme qui, avec quelque 20 000 hommes, est l’un des plus importants au monde, amorcera un retrait de ses effectifs en 2015, a annoncé le 4 décembre le représentant spécial des Nations unies pour la RDC, Martin Kobler. Les troupes combattantes devraient être parties au plus tard en juin 2016".
Le 30 novembre 2014, dans le cadre du 15ème anniversaire de la Monusco en RDC, Abdallah Wafi, l’adjoint, déclare : " Ce pays était divisé avec des armées, avec des pouvoirs qui se partageaient le pays comme des butins de guerre. (...) Aujourd’hui, la RDC est un pays réunifié, avec des institutions qui fonctionnent, avec des institutions très fortes, avec une armée nationale, une police nationale, une justice qui fonctionne, une économie qui est en train de se développer, avec la sécurité dans la quasi-totalité du territoire congolais. Cela grâce aux efforts des Congolais, des Congolaises, des autorités, mais aussi avec l’appui de la Monusco".
Aussitôt le discours prononcé, Radio France Internationale (Rfi) a sollicité l’avis de Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix. Pour le moins insidieuse, la question de Boisbouvier est la suivante : " A Kinshasa, dans son discours à la Nation, ce lundi, le président Kabila a déclaré que la présence de 20 000 casques bleus dans son pays ne se justifiait plus ? ". Réponse de l’interviewé : " J’ai entendu ce message. Oui il va falloir réduire, il va falloir discuter avec le gouvernement congolais d’une stratégie de sortie à l’horizon de trois ans, quatre ans, cinq ans. Est-ce que je sais à ce stade ? Il ne faut surtout pas agir avec précipitation, ce qu’il ne faudrait pas en réduisant trop vite le volume des troupes de casques bleus qui sont sur le terrain, nous ne fragilisions tous ces acquis qui ont été coûteux à tout point de vue. C’est un processus que l’on va gérer dans le dialogue avec les autorités congolaises".
Qui alors du Président Joseph Kabila (qui préconise à la suite de la revue stratégique faite avec l’Onu un retrait progressif et reconnaît au passage que le concours des Nations Unies demeure le bienvenu) et du chef de la Monusco Martin Kobler (qui fixe unilatéralement l’échéance du retrait total au plus tard en juin 2016) va vite en besogne ?
C’est bien le second, d’autant plus que même l’échéance "fin juin 2016" précède l’élection présidentielle !
Déjà, les négociateurs de l’Accord de Lusaka connaissent, eux, les raisons du déploiement de la Force de maintien de l’Onu. S’ils l’oublient - et ils font exprès de l’oublier - le 8.2.2 du chapitre 8 charge notamment la Force de maintien de la paix de " traquer et désarmer les groupes armés" identifiés à l’Annexe C, en l’occurrence " les ex-FAR, l’ADF, le LRA, l’UNRF II, les milices Interahamwe, le FUNA, le FDD, le WNDF, le NALU, l’UNITA et d’autres forces de même idéologie".
Dans le contexte de l’époque, il n’était pas question pour la Monuc de traquer les groupes armés congolais, du reste ignorés (puisque non cités) dans ledit accord ; le Rcd et le Mlc ayant été mis sur le même pied d’égalité avec la "composante Gouvernement".
En d’autres mots encore, ceux des négociateurs qui épatent les médias pour leurs connaissances du déploiement de la Monuc et de la Monusco sont à plaindre parce qu’ils s’abstiennent de dire la vérité...
La vérité tue, c’est aussi le fait que contrairement à ce que l’on en pense, la sécurité des éléments de la Monusco n’est pas assurée par la Monusco elle-même. Elle est prise en charge par le Gouvernement de la République Démocratique du Congo. Ce sont donc les Fardc, la Pnc et les Services des renseignements (dont l’Anr) qui sécurisent la Mission onusienne. Les Kinois, par exemple, se souviennent des événements de 2008 lorsque les éléments de la Monuc s’étaient repliés dans leurs installations alors que les Fardc étaient en train de neutraliser les forces résiduelles de l’ex-branche armée du Mlc. Les Congolais de partout, au pays, sont témoins du déploiement de la Pnc et des Fardc devant les installations de la Monusco lorsque la population se soulève contre la force onusienne pour une raison ou pour une autre. Cette charge, la RDC l’assume en fonction de l’accord de siège (Sofa).
3. DIALOGUE ET COMMU-NAUTE INTERNATIONALE
Opposants et "Opposants" congolais ainsi que médias étrangers ont ergoté sur la menace du Président Joseph Kabila à l’endroit de la communauté internationale au sujet du processus électoral. Voici ce qu’ils font passer pour phrases "assassines" : "...comment clore ce chapitre sans évoquer l’effervescence qui, depuis un peu plus d’un an, agite une partie aussi bien de la classe politique congolaise que de la communauté internationale à propos dudit processus électoral. Aux acteurs politiques congolais, de quelque bord qu’ils soient, on peut contester le moment choisi, ou les arguments développés, mais non leur droit de susciter ou d’entretenir le débat sur des questions d’intérêt national. On peut en revanche s’interroger sur le bien-fondé de l’auto-invitation, dans ce débat, de personnalités non congolaises, aussi bien intentionnées soient-elles. (...) De nos partenaires, et pourvu que cela soit fait dans le respect de notre souveraineté, nous sommes toujours prêts à recevoir des avis, conseils et suggestions. Mais jamais des injonctions".
Où se trouve l’écart de langage dans le chef du Président Joseph Kabila ? Au contraire, le Chef de l’Etat marque sa disponibilité à recevoir des avis, des conseils et des suggestions.
Si c’est cela qui dérange, la déduction logique sera alors la reconnaissance tacite, par certains acteurs politiques congolais et certains partenaires étrangers, du fonctionnement des Institutions congolaises à partir des injonctions ! Et ça, c’est gravissime...
En ce qui concerne le dialogue, voici la phrase prononcée par le Président de la République, et cela sous forme interrogative et exclamative : " Il en va de même de la tendance, fort remarquée, de certains compatriotes d’en appeler systématiquement à l’étranger pour régler les différends entre congolais, comme si dans ce pays nous n’avions pas, collectivement, assez de sagesse et de maturité pour le faire nous-mêmes. Ce comportement des uns et des autres est d’autant plus surprenant qu’il n’y a pas de crise politique en République Démocratique du Congo. Et quand bien même une telle crise surviendrait, nous avons dans ce pays une tradition de dialogue qui en permettrait la gestion. Ma main a toujours été et reste tendue".
Le Président de la République réagit, ici, aux revendications de l’Opposition par rapport au dialogue évoqué non pas dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, mais dans la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité de l’Onu.
Souvenons-nous en : ceux qui le réclament ont commencé par en appeler, en 2013, à la médiation de l’Union africaine, puis de l’envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour les Grands-Lacs Mary Robinson, avant de se rabattre sur le Président de la République du Congo Denis Sassou Nguesso. Ne voyant rien venir (si ce n’est l’expulsion forcée des RDCongolais résidant au Congo-Brazzaville), ils ont entrepris des actions de pression sur la Monusco et même sur l’ambassade de la RDC à Kinshasa avec des marches, des sit-in etc.
Ils ont ignoré ou voulu ignorer que leur pays n’est pas sous tutelle de l’Onu. Et que si dialogue est à réclamer, la personne indiquée à cet effet est justement le Chef de l’Etat.
N’ayant reçu de la communauté internationale aucune réponse à leur revendication, on voit aujourd’hui les uns ne plus vouloir de ce dialogue (au motif qu’il déboucherait sur le partage du pouvoir ; d’où le prolongement du mandat du Président Joseph Kabila au-delà de 2016) ; les autres vouloir du même dialogue, à condition de respecter l’échéance 2016.
Tous savent pourtant, en évoquant l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et la Résolution 2098, qu’ils se retrouvent devant un programme de gouvernement. Ceci en aval.
En amont, il est de notoriété publique que la RDC a effectivement une tradition de dialogue, d’autant plus que le dernier en date (Concertations nationales organisées en 2013) est le 17ème de la sérieavec le Conférence de Léopoldville tenue en 1960.
En toute logique, les Opposants et les "Opposants" auraient dû prendre Joseph Kabila au mot en s’adressant directement à lui pour le 18ème forum national. Hélas !
4. CRISE POLITIQUE
Et encore, quand le Chef de l’Etat dit qu’il n’y a pas de crise politique, il leur revient normalement de soutenir le contraire et de le démontrer, preuves à l’appui.
A ce que l’on sache, et en se fondant sur les cahiers de charges notamment de l’Udps et de l’Unc, la crise tiendrait de la légitimité des institutions en place, précisément du Président de la République et l’Assemblée nationale issus des élections du 28 novembre 2011.
A cet effet, les Opposants et les "Opposants" soutiennent la thèse de la victoire d’Etienne Tshisekedi, entendez celle de la défaite de Joseph Kabila.
Il se fait seulement que les tenants de la première thèse sont jusqu’à ce jour incapables d’apporter la moindre preuve de la victoire de l’un et de la défaite de l’autre.
Déjà, Etienne Tshisekedi a, à lui seul, 5 scores différents : 75 % autoproclamés le 10 décembre 2011 sur Rfi et France 24, aucun % avancé par le cardinal Laurent Monsengwo sur Radio Vatican, 54 % avancés par Mubake, Shabani et Diomi Ndongala au même mois de décembre, 52,6% annoncés par l’Udps en avril 2012 et entre 58 et 68 % déclarés en 2014 par le même Mubake. Comble d’ironie, trois ans après, l’Unc de Vital Kamerhe ne veut toujours pas remettre à l’Udps les preuves de la victoire d’Etienne Tshisekedi en sa possession. Pour autant qu’elle en ait seulement !
5. CALENDRIER ELECTORAL
Pas plus tard que le 18 décembre 2014, Radio France Internationale a présenté les propos du chef de la Monusco au sujet du calendrier électoral comme une réaction au discours du Président de la République sur l’état de la Nation prononcé trois jours plus tôt. Quelques médias congolais proches de l’Opposition en ont même fait leurs choux gras. Pourtant, voici ce que Martin Kobler a déclaré, parlant du Chef de l’Etat : " Il veut avoir de bonnes élections et c’est ce qu’il dit toujours et nous sommes tout à fait d’accord d’avoir de bonnes élections. La communauté internationale voudrait voir très bientôt le calendrier global pour les élections", rapporte L’Avenir dans son n°6036.
"Ce n’est pas à la communauté internationale de décider quoi faire, mais pour être en position de financer avec le PNUD pour organiser la logistique, il faut avoir le calendrier global. Ce sont les municipales, locales et urbaines, ce sont les élections provinciales et ce sont les élections nationales, présidentielles. Il faut l’avoir sur la table pour notre participation, pas seulement celle de la Monusco, mais de toute la communauté internationale pour assister la Céni. Il faut avoir le calendrier électoral et, deuxièmement, un plan de financement (...)", rapporte Rfi le 18 juillet 2014 en présentant cette information comme une réplique de Martin Kobler au Président Joseph Kabila.
" Nous avons le mandat de financer, d’organiser la logistique pour les élections locales et vous connaissez la position de la communauté internationale, celle d’avoir un calendrier global et la participation financière du gouvernement, mais aussi avoir la garantie d’avoir des élections au standard international", déclare également Martin Kobler avoir s’être entretenu avec l’abbé Apollinaire Malu-Malu, président de la Céni, le mercredi 18 décembre 2014, rapporte Le Potentiel dans son édition 6311.
Il est important de le relever et préciser d’emblée : la Céni, comme l’indique sa dénomination, est un organe indépendant. L’article 9 de la loi organique n°13/012 du 19 avril 2013 qui l’institue dispose que "La CENI a pour mission d’organiser, en toute indépendance, neutralité et impartialité des scrutins libres, démocratiques et transparents". Elle est compétente, entre autres, pour " organiser et gérer les opérations pré-électorales, électorales et référendaires, notamment l’identification et l’enrôlement des électeurs, l’établissement et la publication des listes électorales, le vote, le dépouillement, la centralisation et l’annonce des résultats provisoires", pour "élaborer les prévisions budgétaires et lecalendrier relatif à l’organisation des processus électoraux et référendaires", et pour "découper les circonscriptions électorales au prorata des données démographiques actualisées". Au demeurant, à l’article 7, il est dit : "Dans l’exercice de sa mission, la CENI jouit de l’indépendance d’action par rapport aux autres institutions. Elle bénéficie néanmoins de leur collaboration".
En clair, le Président Joseph Kabila n’a pas d’ordre à donner à la Commission électorale. On se souviendra que pour avoir recommandé à la Céni, dans son discours sur l’état de la Nation du 23 octobre 2013, "d’envisager, dès ce jour, la présentation au Parlement, dans le meilleur délai, du calendrier électoral et de poursuivre le cycle électoral en vue de procéder avec diligence à l’organisation des élections locales, municipales, provinciales et sénatoriales", le Chef de l’Etat a vu sa pensée détournée de son sens par l’Opposition.
Ainsi, lorsque, la Céni a rendu publique sa décision n°012/CENI/AP/14 du 26 mai 2014 portant publication du calendrier des élections urbaines, municipales et locales, l’Opposition s’est employée à accréditer la thèse de la subordination de cette institution à l’autorité du Président Joseph Kabila. Or, il est clairement établi que la Céni s’est limitée aux échéances locales, municipales et urbaines pendant que le Chef de l’Etat a préconisé les échéances locales, municipales, provinciales et sénatoriales.
D’ailleurs, la première réaction de Martin Kobler a été d’en appeler au couplage avec les provinciales desquelles découlent les sénatoriales. Lorsque les envoyés spéciaux pour les Grands-Lacs vont préconiser la publication d’un calendrier électoral, l’on verra le chef de la Monusco faire évoluer sa position et se prononcer, lui aussi, pour ce calendrier.
Faut-il par ailleurs retenir que la Résolution 2098, de tout temps évoquée par l’Opposition, préconise " un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes".
A la lumière de cette démonstration, la malhonnêteté intellectuelle consiste à présenter le Président de la République en facteur de blocage du processus électoral pendant qu’il en est en réalité le facilitateur.
6. CONCLUSION
Au regard de ce qui précède, force est de constater que le Président Joseph Kabila a fait un discours si propre et si limpide qu’il n’a attaqué ni indisposé personne.
Aussi, la question de fond est de savoir pourquoi s’acharne-t-on à faire dire au Président Joseph Kabila ce qu’il n’a ni dit, ni fait, ni même fait dire, ce en alignant des titres du genre " Par Hervé Ladsous et Martin Kobler : l’Onu réplique à J. Kabila", "Cycle électoral 2014-2016 : la réplique de Kobler ", "Conditionnalité à l’appui financier de la communauté internationale aux élections en RDC : Le message de Kobler est à prendre au sérieux !", "Processus électoral : Kabila - Kobler : guerre’ inévitable !". etc. relèvent en réalité des procès d’intention sur fond du sensationnalisme !
Or, le pays se gouverne pas rationalisme.
Omer Nsongo die Lema