La question des conflits ethniques qui persistent entre les communautés Luba et Batwa (Pygmées) dans le Nord de la province du Katanga, était au cœur des discussions au cours du point de presse hebdomadaire de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la RDC (MONUSCO), tenu hier mercredi 12 août 2015, au quartier général, dans la commune de Gombe. Le porte-parole de la Monusco, Félix Prosper Basse, qui a animé cette rencontre depuis la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu, a répondu à une question concernant le dernier rapport de Humain Right Watch (HWR), qui relève que ces combats ethniques au Katanga ont peu retenu l’attention nationale et internationale, et que la Monusco aurait déployé insuffisamment des casques bleues à Nyunzu afin de rétablir la paix. Il a indiqué qu’il y a déjà un bataillon béninois déployé dans cette partie du Katanga qui fait un bon travail.
Félix Prosper Basse a laissé entendu également qu’il s’observe une importante vague de retour des populations civiles dans leurs villages d’origine, après leur déplacement suite aux massacres et tueries perpétrés par les milices ethniques de ces deux communautés. Environ 15.000 personnes ont regagnée leurs domiciles, ce qui représente 80% de la totalité du nombre des habitants avant que ces combats n’aient été déclenchés. Il a salué l’initiative prise par les populations locales et la Monusco autour du gouvernement, afin de mettre les deux parties autour d’une table pour remédier à ce conflit.
Comme l’a indiqué le porte-parole de la mission des Nations Unies, les tensions entre ces deux populations ont plutôt des origines séculaires. Pour rappel, en 2013, tel que renseigné dans le rapport de HWR, elles ont provoqué des combats violents dans le territoire de Manono, à la suite des exigences des Batwa quant au respect de leurs droits fondamentaux, notamment l’accès à la terre et la fin du travail forcé ou d’une forme d’esclavage. Les deux communautés ont formé des milices plus ou moins organisées et les combats se sont propagés jusqu’aux territoires de Kabalo, Kalemie et dans le sud du territoire de Nyunzu.
La situation des Droits de l’homme et le début d’enregistrement des réfugiés rwandais à Kinshasa, figuraient également parmi les sujets abordé durant cette réunion des Nation Unies. Au-delà des progrès enregistrés par la RDC sur le plan des droits de l’homme comparativement à il y a deux ans Toye Abdel Aziz du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme a indiqué que beaucoup reste encore à faire, suite aux nombreux abus qui persistent, entre autres des arrestations arbitraires et illégales. Spécialement dans ce contexte préélectoral, a-t-il soutenu, il est inquiétant que des telles pratiques demeurent encore d’actualité.
S’agissant de l’enregistrement biométrique des réfugiés rwandais, il a été rappelé que cette opération décrétée par le ministre de l’Intérieur et Sécurité en RDC, a démarré le lundi 10 août 2015 à Kinshasa et une centaine de personnes y sont attendues. Par contre, elle reste suspendue dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le lundi, 26 familles représentant 73 personnes avaient été vérifiées et enregistrées.
Des demandeurs d’Asile burundais à Lubumbashi
Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plusieurs centaines de demandeurs d’asile sont arrivés à Lubumbashi (Katanga) ces derniers jours. 747 d’entre eux ont été préenregistrés. Le HCR et les autorités locales travaillent ensemble afin de transférer ces demandeurs enregistrés vers le camp des réfugiés d’Uvira au Sud-Kivu, où ils pourront bénéficier d’une protection et d’une assistance appropriées.
Myriam Iragi