La prostitution dans la commune de Kinshasa a atteint des proportions inquiétantes. La situation bouleverse les milieux religieux et les parents ne savent plus à quel saint se vouer. Selon certains habitants, c’est la commune de Gombe qui jadis était dans le passé, le secteur de prédilection des professionnelles du sexe. Aujourd’hui, aucune commune de la capitale n’est épargnée par ce commerce de la honte.
Déjà vers 19 h, on aperçoit les femmes et filles déambuler le long des artères de la ville, à la recherche de leurs clients. Les méthodes pour attirer l’attention d’éventuels partenaires diffèrent. Certaines vont jusqu’à défaire leur pagne, à chaque passage d’un véhicule, exposant ainsi leur anatomie. A défaut d’exposer la nudité, elles vous bousculent avant de vous présenter des excuses. Une manière ainsi, d’engager la conversation avec la personne de son choix.
C’est le spectacle que livrent souvent les prostituées opérant au croisement des avenues Kabambare et Plateau. L’on remarque la même scène au croisement Kasa-vubu et Kabambare.
Ces adeptes du plus vieux métier du monde, débutent leur activité dès la tombée de la nuit. Habillées en tenue sexy et des fois sans sous vêtement, ces impudiques arrivent à conquérir leur marché par des discours mielleux et des gestes provocateurs.
Et si les clients mordent ces dernières passent directement aux négociations du tarif. Mireille, 22 ans, précise qu’avec le port de la capote, le prix est réduit à deux ou trois milles francs congolais. Une autre prostituée, Ma Théthé, qui a requis l’anonymat, fait savoir que sans préservatif, le client doit payer entre 5.000 et 10.000 FC. Et cela se négocie en fonction des heures convenues. « Si le marché est bon, je rentre avec 15 ou 20.000 FC par jour. Des fois, la soirée me rapporte seulement 3000 FC. Parfois aussi, je rentre bredouille », raconte-t-elle.
Elle a par ailleurs révélé que la majorité de ses amies prostituées sont en rupture avec leurs familles, pour diverses raisons.
Les usagers de la route sont souvent scandalisés par le comportement de ces femmes, gamines ou adultes qui envahissent la grande partie de la chaussée déjà à partir de 20 h. Leur présence massive indispose les passants, surtout les femmes, puisque ces prostituées ont tendance à menacer tout intruse qui fait irruption dans le secteur.
«J’ai été agressée un jour à cet endroit. En effet, raconte une jeune fille, j’étais accompagnée de mon petit ami vers 22 h, lorsqu’un groupe des prostituées est venu m’interpeller avec violence, me disant que je faisais obstacle à leur commerce. Aux dires de ces femmes, ce ne sont que les hommes à la recherche d’une cliente qui doivent emprunter ce tronçon… », confie une étudiante habitant le secteur.
Le pire est que ces débauchées se livrent à cette activité au su et au vu de tout le monde. Situation déplorable qui incite certaines gamines à se détourner de l’éducation pour embrasser le plus vieux métier du monde.
Face à ces scènes de strip-tease, les habitants de ce coin ont demandé aux autorités compétentes d’assainir le milieu, en chassant ces prostituées de cet endroit, car l’éducation de leurs enfants était menacée.
Perside Diawaku