Les organisations internationales TRIAL International, la Clooney Foundation for Justice, Minority Rights Group, Justice Plus et PAP-RDC expriment leur « vive inquiétude» face au refus de Roger Lumbala, ancien chef rebelle et homme politique congolais, de coopérer à son procès.
Dans une communication ce vendredi, elles estiment que ses manœuvres visent à déstabiliser les survivants qui attendent depuis plus de vingt ans que justice leur soit rendue.
Roger Lumbala est jugé en France pour complicité de crimes contre l’humanité commis en République démocratique du Congo (RDC). Après avoir contesté la légitimité des juridictions françaises, il a congédié son équipe de défense, refusé de comparaître et entamé une grève de la faim.
Le tribunal poursuit néanmoins la procédure en vertu du principe de compétence universelle. Un ancien avocat a été désigné pour représenter ses intérêts, mais le banc de la défense est resté vide ces derniers jours : ni accusé, ni équipe de défense.
Ces démarches, conjuguées au refus de coopération de l’accusé, apparaissent comme une tentative de fragiliser les survivants avant leur témoignage et d’entraver un processus judiciaire attendu depuis plus de deux décennies. Les ONG impliquées dénoncent une stratégie visant à détourner l’attention du fond du procès et à prolonger la souffrance des victimes.
Selon la Cour d’assises de Paris, Roger Lumbala est jugé en France au titre de la compétence universelle, un principe juridique qui impose aux États d’enquêter et de poursuivre les crimes les plus graves, considérés comme une atteinte à la communauté internationale. La présence de Lumbala en France et la nature des crimes allégués relèvent de ce mécanisme.
Raphaël Kwazi