Anitha Tshibal déplore la sous représentation des candidatures féminines

Vendredi 13 février 2015 - 10:49

Le leadership des femmes et leur participation à la vie politique sont partout menacés. Les femmes sont sous-représentées en tant que candidates, aussi bien dans les fonctions dirigeantes, au sein des assemblées élues, dans l’administration publique que dans le secteur privé ou le monde universitaire. Ce, malgré leurs compétences maintes fois démontrées en tant que leaders et agents du changement, et en dépit de leur droit de participer en toute égalité à la gouvernance démocratique.

Anitha Tshibal, vice-présidente nationale de la Ligue des Jeunes de l’Alliance des Forces Démocratique du Congo (AFDC), soutient que la démocratie a toujours représenté un enjeu important pour l’ensemble de la population y compris les femmes. Elle exige que les intérêts des citoyens soient entendus et fassent l’objet de délibérations et de textes législatifs. Les femmes représentent la moitié de la population mondiale et, de ce fait, leur voix devrait être entendue dans le processus démocratique.

» La démocratie a plus besoin de la femmes active, compétente et capable de participer effectivement à la chose publique de l’Etat pour que celui-ci soit reconnu comme tel. La démocratie étant le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, la femme étant reconnue et acceptée comme garant d’une bonne gérance du ménage ainsi que du développement durable de toute société humaine; elle a aussi besoin de cette démocratie pour pouvoir changer les systèmes qui l’empêchent, et empêchent les sociétés dans l’ensemble, de réaliser l’égalité. C’est au travers de la représentation démocratique que les intérêts des femmes peuvent être pris en compte et leur voix entendue « , a-t-elle poursuivi.

L’article 7 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF, ou CEDAW en anglais) réaffirme l’importance de la représentation des femmes dans la vie politique de leurs pays. La résolution de l’Assemblée générale de l’Onu de 2011 sur la participation politique des femmes souligne également le rôle des femmes dans les processus démocratiques en réaffirmant que la participation active des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, à la prise de décisions à tous les niveaux est indispensable pour parvenir à l’égalité, au développement durable, à la paix et à la démocratie.

Selon, Anitha Tshibal, en dépit de ces avancées, ces objectifs demeurent néanmoins illusoires pour la plupart des femmes. Les progrès n’ont pas été significatifs pour ce qui concerne l’accroissement du nombre de femmes à des postes de responsabilité.

Elles représentent toujours moins d’un parlementaire sur cinq et sont aussi peu représentées dans les organes de prise de décision au niveau local, que ce soit à titre de maires ou de membres de conseils municipaux. Les femmes sont toujours sous-représentées aux fonctions élues et la plupart des pays sont loin d’atteindre la masse critique de 30 % proposée par le Programme d’action de Beijing de 1995. Or, la résolution 1325 du Conseil de sécurité exhorte les États membres à accroître la représentation des femmes à tous les niveaux de prise de décision.

Pour terminer, Anitha Tshibal propose quatre pratiques clés pour la participation politique effective des femmes. Il s’agit entre autres de rendre les élections locales et nationales libres et équitables pour les femmes ; appuyer les organisations de la société civile des femmes en vue de faire progresser les intérêts des femmes ; inculquer aux institutions publiques le sens de responsabilité à l égard des droits des femmes ; et appuyer les dirigeants politiques féminins en vue de renforcer leur influence.

Par Carroll Madiya