Le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) organise une série d’ateliers dans le cadre des activités marquant son cinquantenaire. Tout au long de ces assises, le parti d’Antoine Gizenga invite politiciens, analystes et autres scientifiques à un échange de points de vue sur la décentralisation ainsi que sur des sujets d’intérêt commun de la RDC.
Les travaux en ateliers organisés par le Parti Lumumbiste Unifié (Palu) se sont poursuivis dimanche 9 novembre dernier, au Salon Congo du Grand Hôtel Kinshasa. Choisi par le Comité d’Organisation du Cinquantenaire du Parti Lumumbiste Unifié " PALU ", l’Honorable Adolphe Muzito a été le modérateur du jour de ces travaux qui ont connu la participation d’éminentes personnalités tant nationales qu’étrangères.
Le premier à prendre la parole en cette journée dominicale fut le professeur Jean-Claude Mashini. Ce cadre du parti a planché sur "La décentralisation face à la gouvernance politique et administrative en RDC : un processus inachevé et en panne ! ". Comme l’indique le thème de son intervention, l’orateur a réaffirmé que le processus de la décentralisation politique et administrative en RDC est en panne et est inachevé.
Jean-Claude Mashini a donné quelques dates repères marquant la décentralisation en RDC, à savoir, l’année 1982 qui rappelle la première loi sur la décentralisation territoriale des responsabilités ; le 18 février 2006, date de la promulgation de Constitution, modifiée en janvier 2011, fixant le cap de la décentralisation et octobre 2008, avec la loi organique sur la décentralisation sur la compétence.
S’agissant de la problématique de la décentralisation, M. Mashini a indiqué qu’elle connaît deux écueils majeurs : au niveau de l’orchestration du pouvoir de l’Etat et au niveau de la non-application stricte de la retenue à la source par les provinces. Avant d’ajouter à ces difficultés, le manque de volonté de la part de certains corps d’accompagner le processus. Comme voie de sortie, JC Mashini a proposé trois niveaux de répartition des compétences en matière de gestion territoriale : Il s’agit d’une meilleure coordination des actions au niveau régional, une définition des problèmes de développement au niveau régional et une autopromotion des activités au niveau local.
Le Palu lui, en appelle à un Etat unitaire fortement décentralisé avec la conviction que le pouvoir doit revenir à la base. Le deuxième intervenant, M. Serge de Patoul, de nationalité belge, a parlé des réalités belges de la décentralisation. Pour lui, la Belgique était au départ un Etat unitaire.
Pour lui, certaines circonstances comme le poids de la langue française qui est une langue internationale, a poussé les néerlandophones à protéger leur langue pour qu’elle ne disparaisse pas. Ensuite, sont intervenues des réformes liées sur la langue et sur le territoire. Les communautés linguistiques et les régions se partagent les compétences avec le gouvernement fédéral. Les institutions communautaires et régionales se partagent même la compétence législative avec l’Etat fédéral.
Intervenant en troisième lieu, le Professeur Noël Botakile, Cadre du Palu et député national, a fait remarquer que la décentralisation n’a rien à avoir avec la forme de l’Etat. C’est une technique de gestion administrative qui n’est pas à confondre avec le régime politique, moins encore avec le découpage territorial, tel que mis en œuvre dans notre pays.
Noël Botakile fait remarquer que plusieurs dispositions de la Constitution relatives à la décentralisation sont constamment violées. C’est le cas des articles 100, 149 et de bien d’autres encore. Il plaide pour l’organisation des élections municipales, urbaines et locales en vue de corriger des erreurs et ainsi débloquer le processus de la décentralisation.
Christophe Elembo, quant à lui, a abordé la décentralisation sous un angle intégrateur. Il propose aux pouvoirs publics ce qui suit : " Suite à la prédominance de l’économie informelle au sein de la plupart des Etats africains, particulièrement la RD Congo, il est important de susciter dans la communauté les groupes d’intérêts à partir des secteurs porteurs de la croissance, insuffisamment, encadrés par la société civile ". Et de renchérir, qu’il faut les mobiliser autour des valeurs partagées avec le socialisme démocratique afin de faire la majorité et obtenir des changements sociaux, l’intégration africaine.
Par ailleurs, Christophe Elembo propose que ces valeurs soient partagées avec la grande majorité des Congolais en l’occurrence, l’engagement social du citoyen à travers les églises, les syndicats des travailleurs, les organisations non gouvernementales, bref la société civile. A.L