Lors de son discours sur l'état de la Nation le 8 décembre 2025 devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès, le chef de l'État Félix Tshisekedi a accusé son homologue rwandais Paul Kagame de violer déjà ses pris dans le cadre de l'accord de paix signé à Washington.
Réagissant à cette déclaration du président Tshisekedi, le député national Steve Mbikayi estime que Paul Kagame piétine déjà l'accord de Washington.
"L’accord de Washington déjà piétiné ! Kagame défie Trump. Le discours à la Nation prononcé par le président Tshisekedi, le 8 décembre 2025, avait la clarté des grands moments d’État. Il a conjugué sans emphase une fermeté salutaire sur notre souveraineté et une ouverture mesurée vers les solutions possibles. Nous partageons sa conviction. La paix est concevable, mais la guerre elle, n’est nullement achevée. Pendant que certains exaltés, emportés par une euphorie précipitée, célébraient la signature de l’accord comme la fin de la guerre, nous avions prévenu : la paix n’est jamais automatique. Les événements nous ont tristement donné raison. Les combats, loin de s’atténuer, se sont intensifiés", a fait savoir Steve Mbikayi dans une déclaration parvenue ce mardi à 7SUR7.CD.
Dans la foulée, le président national du Parti Travailliste (P.T) rappelle que le M23 avait déclaré que cet accord ne l'engage pas.
"Le M23, simple prolongement militaire du Rwanda, avait annoncé sans détour que cet accord ne l’engagerait pas. Et le jour même de la signature, des convois suspects franchissaient la frontière à Bukavu, venant du Rwanda. Objectif : Uvira, comme pour signifier d’avance que Washington n’y changerait rien", dit-il.
Selon Steve Mbikayi, le rapport des experts de l’ONU publié le 7 décembre enfonce le clou : entre 6.000 et 7.000 soldats rwandais opèrent illégalement au Kivu.
Steve Mbikayi souligne que dans son analyse du 5 décembre, il avait déjà mis en garde contre cette récidive prévisible. Pour lui, l’objectif de Kigali est limpide : imposer par le feu l’idée que le conflit serait d’origine congolaise afin de blanchir le Rwanda, pourtant signataire de l’accord.
Dès lors, Steve Mbikayi affirme qu'une question s’impose à D. Trump, médiateur de cet accord : à quoi sert un engagement diplomatique dont l’une des parties viole aussitôt l’esprit et la lettre ?
"En orchestrant cette escalade, Paul Kagame ne défie pas seulement Kinshasa ; il défie ouvertement l’autorité de Trump et la crédibilité diplomatique des USA. Si le parrain de l’accord ne peut en garantir le respect minimal, que restera-t-il du poids de la diplomatie américaine ? L’histoire offre pourtant un précédent éclairant : celui de Jonas Savimbi en Angola. Soutenu durant la Guerre froide, il finit par défier ceux-là mêmes qui l’avaient porté. Les USA ne s’y trompèrent pas : lorsque leurs intérêts stratégiques furent menacés, ils mirent fin à toute ambiguïté. Et la suite fut fatale à Savimbi", a-t-il indiqué.
À en croire Steve Mbikayi, aujourd’hui, l’enjeu stratégique est clair : la stabilité de l’Afrique centrale et la préservation du droit international.
Face à ces dérives, cet élu du peuple estime que la réponse doit être à la hauteur du défi posé :
1. Sanctions ciblées et immédiates : Les preuves accumulées étant accablantes, des sanctions économiques et individuelles contre les architectes de cette stratégie à Kigali doivent être activées ;
2. Aucun soutien financier ou militaire au Rwanda ne devrait se poursuivre sans retrait vérifiable et cessation totale des hostilités ;
3. Mise en œuvre coercitive de l’accord. La médiation américaine doit évoluer vers un mécanisme contraignant, assorti d’un calendrier de vérification et de conséquences claires en cas de violation ;
4. Saisine urgente du Conseil de sécurité : La RDC doit exiger une réunion d’urgence pour acter la violation de l’accord et examiner le renforcement du mandat de la MONUSCO, notamment pour la protection des civils et la neutralisation des groupes armés soutenus par l’étranger.
Ainsi, Steve Mbikayi s'interroge si Donald Trump, dont certains évoquent déjà la candidature au prix Nobel de la paix, acceptera-t-il d’être publiquement défié par un acteur qu’il s’est personnellement engagé à ramener à la raison ?
Le président national du Parti Travailliste reste convaincu que l’enjeu touche au prestige et à la légitimité même de la diplomatie américaine.
"Aux Congolais, de tous bords, il faut rappeler que l’heure exige une voix unie pour sauvegarder ce qui fonde notre existence collective : l’intégrité de notre territoire", martèle Steve Mbikayi.
Dans cet esprit, il invite le chef de l’État à continuer d’ouvrir sa main aux forces politiques et personnalités significatives, en vue de constituer un gouvernement d’union nationale.
Steve Mbikayi persite et signe : Nul besoin d’une grand-messe appelée dialogue. Pour lui, seuls comptent le rassemblement et la défense inconditionnelle de la patrie.
Jephté Kitsita