Procès Constant Mutamba : « La société Zion n'a aucun lien avec l'immeuble CTC » (Gestionnaire)

Jeudi 7 août 2025 - 18:00
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L'affaire relative au détournement présumé de 19 millions de dollars américains destinés à la construction d'une prison à Kisangani, dans la Tshopo, opposant l'ex-ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, au ministère public, s'est poursuivi, mercredi, devant la Cour de cassation.

L'audience de ce jour a été consacrée aux témoins. Plusieurs personnes, notamment l'ancienne ministre de la Justice, Rose Mutombo, et l'actuel ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, mais aussi la gestionnaire de l'immeuble CTC, situé dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, où la société Zion Construction à laquelle le marché a été accordé, prétend avoir ses bureaux.

Dans son témoignage, Hurman Mutond Katend a affirmé que l'immeuble CTC ne compte pas parmi ses occupants, la société Zion. Plus loin, elle a déclaré que ladite société n'a aucun lien avec l'immeuble.

« Parmi les occupants, non ! Je pense que pour mieux répondre à la question, il faudrait que j'explicite la gestion en soi. Dans l'immeuble, nous avons des appartements qui sont déjà vendus qui appartiennent aux propriétaires et moi, en tant que gestionnaire de l'immeuble, je m'occupe de la gestion entière des appartements bureaux ou magasins qui appartiennent encore à la société. Et en dehors de ça, je m'occupe aussi des parties communes. Alors, en ce qui concerne la société ou l'immeuble CTC, on n'a aucun lien avec la société Zion », a-t-elle soutenu.

Avant de renchérir :

 « Lorsqu'on a été cité dans la liste des témoins, j'ai procédé aux investigations pour en savoir un peu plus parce que c'est la deuxième fois qu'on ait entendu parler de ladite société. Et c'est là que j'ai essayé de voir, j'ai pris les registres de réception, question de voir si on se trompait : le fait de dire que chez nous, on a jamais entendu parler, parce que nous nous n'avons aucun lien, il n'y a pas de contrat avec la société. C'est là que j'ai appris par la réceptionniste qu'il y a eu une période où des personnes venaient chercher la société, mais la réponse d'emblée était non, on ne connaissait pas ».

Cependant, a-t-elle précisé, c'est un certain Chris Alain, de la société MK Architecture, qui lui a révélé que la société Zion Construction occupait aussi leur appartement n°407 , au 4e niveau de l'immeuble CTC, un appartement vendu depuis plusieurs années.

« Jusqu'à ce qu'une fois, un Monsieur qui a bien insisté et après avoir insisté, il a appelé quelqu'un dans un bureau et un Monsieur est descendu pour le chercher, mais le Monsieur qui est descendu est dans un bureau connu au 4e niveau, qu'on a appelle MK Architecture. Et le Monsieur s'appelle Christ Alain, c'est lui qui est venu chercher le Monsieur qui cherchait la société Zion. Le bureau 407 est un bureau vendu depuis très longtemps à Monsieur Charles...Pour finir , lorsque j'ai posé la question à Monsieur Chris Alain, à cause de la confusion qu'il y a, c'est lui qui me dira qu'il partageait le même bureau avec Zion. Mais, depuis quand, nous n'avons pas d'informations parce que nous ne gérons pas ce bureau. C'est un bureau déjà vendu, même avec MK Architecture, nous n'avons aucun contrat directement », a souligné Hurman Mutond Katend , gestionnaire de l'immeuble CTC.

Reprenant la parole au cours de la même audience, Constant Mutamba a demandé aux juges de la Cour de cassation d'acter que la société Zion avait un bureau à l'immeuble CTC.

« Madame la renseignante a affirmé que la société a eu bel et bien un siège à cette adresse. Je voudrais que cela soit acté », a-t-il demandé à cette juridiction.

À la question de savoir si ses équipes étaient descendues sur le terrain pour procéder à la vérification des bureaux de Zion, l'ex-ministre a répondu : « Je ne pouvais pas demander à mes services, mais je sais qu’ils ont échangé des correspondances ».

Rappelons que la prochaine audience de ce procès est fixée au 13 août de l'année en cours. Cette audience, ont annoncé les membres de la composition, sera consacrée à la poursuite de l'instruction et éventuellement aux plaidoiries et au réquisitoire du ministère public.

Prince Mayiro