Face à l’intensification des combats au Soudan du Sud, plus de 33.000 réfugiés ont traversé la frontière pour rejoindre le nord de la République démocratique du Congo, notamment dans la province du Haut-Uélé, a alerté Médecins Sans Frontières (MSF).
L'organisation médicale s’inquiète des conditions de vie précaires dans les zones d’accueil, marquées par un manque d’eau potable, d’abris et de soins médicaux.
« Depuis mai 2024, des dizaines de milliers de personnes ont fui les violences intercommunautaires et les affrontements armés dans l’État du Haut-Nil, cherchant la sécurité dans le nord de la RDC », a déclaré MSF dans un communiqué.
La majorité des réfugiés arrivés récemment en RDC proviennent du comté de Morobo, dans l’État d’Équatoria central, une région en proie à une recrudescence de la violence cette année.
MSF a d’ailleurs annoncé avoir suspendu toutes ses activités dans les comtés de Morobo et Yei River, à la suite de l’enlèvement de deux agents de santé, dont un membre de son personnel.
« La situation sécuritaire nous a forcés à prendre cette décision difficile, alors que les besoins restent immenses sur le terrain », souligne l’organisation.
D’après les chiffres des Nations Unies, entre janvier et juin 2025, près de 300.000 personnes ont été déplacées par les violences au Soudan du Sud. Parmi elles, 125 000 ont fui vers les pays voisins, principalement le Soudan, l’Ouganda, l’Éthiopie et la RDC.
Le Soudan du Sud traverse actuellement sa plus grave flambée de violences depuis la signature de l’accord de paix de 2018, censé mettre fin à une longue guerre civile. Dans l’État du Haut-Nil, la crise s’est fortement aggravée en février dernier, avec des combats entre les forces gouvernementales et des groupes armés locaux, dont les jeunes miliciens appelés « Armée blanche ».
MD