Thérèse Kayikwamba au Conseil de sécurité de l’ONU : « Le Rwanda, à travers le M23 et l’AFC, vise à renverser notre régime par la force »

Jeudi 20 février 2025 - 10:43
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La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a accusé, ce mercredi 19 février 2025, le Rwanda de vouloir renverser le pouvoir de Félix Tshisekedi par la force. Elle l'a dit au cours de son intervention devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New York.

Dans son speech, la cheffe de la diplomatie congolaise a invité l'ONU à prendre des « sanctions robustes » contre Kigali et la rébellion de l’AFC/M23.

« Ce Conseil, toujours inactif, est le seul capable d'empêcher de nouveaux massacres et l'expansion de l'occupation. Il lui revient d'adopter des mesures robustes qui non seulement arrêtent les violences perpétrées par les troupes rwandaises et leurs supplétifs du M23, mais aussi mettent un coup d'arrêt au soutien d'un État membre de l'ONU à un groupe terroriste cherchant à renverser un gouvernement légitime et démocratiquement élu. Ce conflit ne se limite pas aux violences militaires, aux pillages de nos ressources ou aux déplacements, au dépeuplement de nos territoires, c'est un projet politique porté par le Rwanda , à travers le M23 et l'AFC , visant à renverser notre régime par la force », a déclaré Thérèse Kayikwamba.

Par ailleurs, elle a dénoncé le modèle de gouvernance du Rwanda qui tente de s'imposer en RDC.

 « La République démocratique du Congo a fait le choix de la démocratie, une démocratie en construction certes, mais la nôtre. Nous avons choisi la liberté sous un régime civil et non la soumission aux armes. Nul ne peut nous arracher ce choix, surtout pas un régime qui , depuis trois décennies , s'efface derrière un homme qui confond l'État avec son pouvoir personnel. Ce contraste est saisissant d'un côté un peuple qui bâtit son avenir sur la volonté populaire, de l'autre un régime qui ne survit que par la force, l'intimidation et la répression. Aujourd'hui, ce modèle de gouvernance par la peur tente de s'imposer chez nous », a-t-elle fait remarquer.

Et d'ajouter : 

« Ce n'est pas seulement une guerre pour un territoire, mais une guerre contre notre choix souverain d'un avenir différent. Un peuple dont l'âge moyen est de moins de 25 ans, un peuple marqué par la guerre et les promesses ajournées, mais qui refuse la loi des armes, il veut choisir ses dirigeants dans les urnes et non sous la menace des canaux, il refuse d'être la génération sacrifiée d'une violence imposée de l'extérieur».

Selon Thérèse Kayikwamba, le M23 et ses soutiens rwandais cherchent à imposer par les armes ce que les urnes ont rejeté lors des dernières élections.

Raphaël Kwazi