La première phase du projet de construction du pont-route-rail reliant les deux capitales les plus proches au monde, Kinshasa et Brazzaville, nécessite un investissement de 700 millions de dollars américains.
À l'issue d'une réunion de restitution des travaux entre les délégations d'experts des deux pays, présidée ce mercredi 15 janvier 2024 par la première ministre, Judith Suminwa, le ministre des Infrastructures et des Travaux publics de la RDC, Alexis Gisaro, a souligné que, bien que cette estimation soit un point de départ, le projet est destiné à évoluer avec d'autres phases à venir.
« Les évaluations techniques portent le coût de ce projet autour de 700 millions USD. Mais il faut savoir qu'il s'agit d'une première étape, car le projet est appelé à évoluer. D'autres projets viendront s'arrimer à ce projet principal », a-t-il déclaré.
Il a expliqué que l'objectif de ces échanges techniques était d'harmoniser les points de divergence afin de mettre en place un système favorable à la concession.
« C'est un projet bénéfique pour les deux États qui se sont engagés à matérialiser ce projet qui va relier les deux capitales les plus proches du monde, Kinshasa et Brazzaville. Nous avons entamé ces échanges techniques pour que les administrations fiscales des deux pays puissent harmoniser les points de divergence. Cela permettra de mettre en place un système le plus favorable possible à la concession », a affirmé le ministre Gisaro.
Le ministre de l'Aménagement, de l'Équipement du territoire et des Grands travaux de la République du Congo, Jean-Jacques Bouya, a précisé les étapes restantes avant le lancement des appels d'offres.
« Nous avons harmonisé la concession pour la construction du pont-route-rail. Le chronogramme va se mettre en place petit à petit. Une fois la concession harmonisée, l'appel d'offres sera lancé. Cette fois-ci, l'appel d'offres consistera à sélectionner le concessionnaire. Il reste cinq groupements d'entreprises qui vont soumissionner pour aller vers la sélection. Nous devons leur fournir l'ensemble des éléments techniques et financiers pour préparer leurs offres. C'est ce qui est en train de se faire. Après toutes ces étapes, nous donnerons un délai en fonction de ce que souhaitent les investisseurs. Une analyse sera effectuée sur les offres autour de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), de la BAD et des deux États concernés. Nous espérons que le début des travaux aura lieu cette année », a-t-il indiqué.
Ce projet figure parmi les quatorze projets prioritaires du Plan d’Action à Court Terme de NEPAD en Afrique centrale et s'inscrit dans le premier programme du Plan Directeur Consensuel des Transports en Afrique centrale (PDCT-AC). Son achèvement vise à renforcer l'intégration économique entre les deux nations tout en diversifiant les voies d'accès à la mer.
Le pont-route-rail inclura également le prolongement d'un chemin de fer jusqu'à Ilebo, sur une distance de 800 kilomètres, et l'aménagement d'une zone dédiée comprenant des installations administratives, des entrepôts et des zones commerciales.
L'impact de ce projet sera considérable, connectant plus de 10 millions de Kinois à environ 2 millions de Brazzavillois. En facilitant les échanges économiques et humains, il ouvrira la voie à de nouvelles zones économiques spéciales de part et d'autre du pont, tout en réduisant les coûts et les risques associés aux transports actuels, principalement limités aux bateaux et aux avions.
Merveil Molo