Lors d'une réunion à La Haye le mercredi 9 octobre 2024, Me Samuel Mbemba, vice-ministre de la Justice et Contentieux international, a exprimé la colère du Gouvernement congolais, soulignant l'inacceptable lenteur de la Cour Pénale Internationale (CPI) face à l'ampleur des crimes commis dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Cette séance de travail avec le procureur adjoint de la CPI, ainsi que les membres du bureau de la Cour, a permis à Me Mbemba de transmettre un message fort au nom du peuple congolais.
« Nous leur avons délivré le message du peuple congolais à travers son gouvernement, mis en place par Monsieur le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. C'est un message d'incompréhension et de colère qui a été transmis à la Cour », a-t-il déclaré.
Il a rappelé que la RDC est l'un des lieux où les crimes relèvent indéniablement de la compétence de la CPI.
« S'il y a un endroit dans ce monde où l'on peut trouver des crimes qui relèvent de la compétence de la CPI, cet endroit par excellence, c'est la RDC », a-t-il souligné, déplorant le silence de la CPI face aux deux renvois de situation soumis par la RDC.
En août dernier, à l'annonce de l'ouverture d'une audience publique par la Cour de justice de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est (EAC) pour examiner la requête de la RDC contre le Rwanda, Me Samuel Mbemba avait lancé une campagne nationale intitulée « CPI, justice pour la RDC », appelant le peuple congolais à s'unir pour faire entendre sa voix.
La situation en RDC, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, est marquée par des violences extrêmes et des violations des droits de l'homme. En mai 2023, le gouvernement congolais avait déjà fait appel à la CPI, demandant une enquête sur les crimes commis depuis le début de l'année 2022. Cette nouvelle démarche fait suite à une première saisine en mars 2004, qui avait débouché sur l'ouverture d'une enquête en juin de la même année.
Merveil Molo