Au cours d’une plénière tenue ce mardi 6 août 2024, à l’occasion de clôture des consultations lancées le 18 juin dernier, dans le cadre de l’appel au sursaut « patriotique », des partis de l’opposition congolaise, des organisations de la société civile et mouvements citoyens « engagés pour le changement » se sont réunis pour une évaluation à mi-parcours desdites consultations.
Cette rencontre, lit-on dans le compte-rendu, a consisté pour l’essentiel en un tour d’horizon sur la situation générale du pays, et a permis de réfléchir aux voies et moyens de juguler la crise multiforme résultant de la dernière « parodie d’élections ».
Au terme des échanges qui ont suivi, souligne notre source, les participants ont noté que la responsabilité de la détérioration de la situation générale du pays incombe au régime actuel, coupable de s’être maintenu au pouvoir au moyen de la « fraude électorale ».
« Du fait de leur illégitimité avérée, Monsieur Félix Tshisekedi et son gouvernement souffrent auprès du peuple, d’un profond discrédit quant à leur capacité à affronter les multiples défis de la gouvernance et de l’avenir », disent-ils.
Pour ces structures, le président Tshisekedi "instrumentalise" à dessein la crise sécuritaire dans l’est du pays à des fins personnelles.
« […] d’autant que par des choix manifestement hasardeux, Monsieur Félix Tshisekedi instrumentalise à dessein la crise sécuritaire à des fins personnelles. Pour avoir placé les provinces de l’ITURI et du NORD-KIVU sous administration militaire dans le cadre de l’état de siège, celles-ci sont les plus touchées par l’insécurité et de facto, l’état de siège ainsi proclamé depuis mai 2021 constitue un échec politique stratégique de Monsieur Tshisekedi », ont-elles déclaré.
Exprimant leur solidarité et affirmant leur proximité « fraternelle » envers tous les compatriotes victimes des guerres et violences de tous ordres dans l’est de notre pays, et dans le KWILU, ces structures soutiennent que la souffrance qui n’en finit pas, et que gouvernement a failli à sa mission régalienne notamment celle de protéger les citoyens et de défendre l’intégrité du territoire.
Ces structures jugent préoccupante la recrudescence des dérives tribales de la part du pouvoir particulièrement sur les questions de justice lorsque des proches parents échappent expressément à des poursuites judiciaires malgré les faits graves de détournement de fonds publics qui leur seraient imputables.
« Loin de contribuer à l’apaisement, ce virage révèle sa nature injuste et exacerbe les tensions au pays, en sacrifiant l’unité nationale sur l’autel des accointances tribales », lit-on dans le compte-rendu.
Les participants à cette plénière inventent de ce fait les congolais à vaincre « les démons »de la division et à préserver par tous les moyens, l’unité de notre nation ainsi que notre vivre ensemble, et réaffirment le bien-fondé de la présente initiative, laquelle vise à permettre à l’opposition politique et la société civile de demeurer une force unie à l’écoute de notre peuple et se rassembler pour mutualiser leurs actions en vue de créer les conditions du changement tant attendu.
« Face à l’impératif de réévaluation du combat, l’opposition politique et la société civile feraient œuvre utile en agissant à l’unisson contre la montée en puissance de la dictature, la violation de la Constitution, les violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, les malversations financières, la corruption généralisée, l’impunité, l’inflation galopante et la vie chère », ont ajouté les participants.
Par ailleurs, les participants appellent à la tenue, dans un bref délai, des assises, des journées de réflexion de l’opposition politique et de la société civile sur la situation générale du pays et les perspectives.
Christian Dimanyayi