RDC : "Chaque exploitant minier doit se doter d’un système de protection physique efficace" (Trudon Mpinga)

Mercredi 19 juin 2024 - 16:43
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Chef d’antenne au sein du Comité national de protection contre les rayonnements Ionisants (CNPRI), c’est à partir de la province du Lualaba que Trudon Mpinga sert son pays. Chercheur dans le domaine du nucléaire, Trudon est avant tout un scientifique futé en matière de Sécurité et Sûreté des sources nucléaires. Son objectif : « Aider les exploitants au renforcement de leurs Systèmes de Protection Physique, selon les dispositions légales en matière de protection contre le danger des matières nucléaires étendu aux sources radioactives ».

Pour Trudon, tout exploitant du secteur des mines devrait se conformer à la législation en vigueur en matière de protection physique des sources radioactives.

« Il en va de la protection de l’environnement, de l’Homme, ainsi que de tout ce qui rentre en ligne de compte en matières nucléaires », martèle-t-il.

Son idée ? Pousser à la réflexion sur la Sécurité et la Sûreté dans un domaine aussi important que le nucléaire : par l’évaluation permanente du Système de Protection Physique de l’exploitant et le respect par celui-ci, de la loi n°017-2002 du 16 octobre 2002 portant dispositions relatives à la protection contre les rayonnements ionisants et à la protection physique des matières et des installations nucléaires. Autrement dit, faire respecter l’Autorité de Régulation [le CNPRI] à qui la constitution et tous les textes de loi en la matière, confient les prérogatives.

Constat fait auprès des exploitants après 19 ans d’existence du CNPRI 

Trudon Mpinga l’avoue : « Beaucoup d’exploitants n’ont pas de Système de Protection Physique qui réponde aux normes d’efficacité exigées par la loi ».

Un constat qui (re)met à la surface une préoccupation majeure : la mise en place d’une stratégie globale, qui ferait de la sécurité nucléaire une priorité absolue en République démocratique du Congo. Ce qui passe par une surveillance règlementaire et un renforcement des structures de sécurité.

Lors de sa présentation dans un atelier organisé récemment à Kinshasa par le CNPRI, Trudon a montré, simulation à l’appui, comment les « malveillants » peuvent profiter des failles du système pour rentrer en contact avec les sources radioactives. Pour lui, il est important que chaque exploitant se serve de ce modèle de simulation pour évaluer le degré de sureté de son système.

Pour cela, trois éléments essentiels : le personnel, la procédure et les équipements.

Premièrement, explique-t-il, il faut penser à la traçabilité du personnel qui travaille au contact des sources radioactives pour qu’ils ne rentrent pas en contact avec des malveillants. Ensuite, renforcer la procédure en évaluant semestriellement l’efficacité du Système de Protection Physique. En fin, veiller à l’acquisition, par l’exploitant, d’équipements de pointe dans la sécurité et la sureté du Système de Protection Physique.

De ce qui précède, on comprend la pertinence du travail qu’abat au quotidien Trudon MPINGA dans l’amélioration des mesures de sécurité et de sureté en matière nucléaire. Une bénédiction pour la RDC, pays en proie à des turbulences nourries par divers groupes armés et ceux de ses ennemis envieux de ses richesses du sol et sous-sol.

Tribune de Costa Tshinzam

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