La coordinatrice nationale du Réseau des ONG pour le Développement de la Femme (RENADEF), Marie-Nyombo Zaina, estime que le récent bombardement dans le camp de déplacés Mugunga dans le Nord-Kivu doit interpeller tous les acteurs (gouvernement congolais, les partenaires internationaux qui appuient le Rwanda ou la RDC, et les rebelles).
À l'en croire, cette situation qui n'a que trop duré mérite une attention particulière des uns et des autres. Elle l'a dit dans une interview accordée à 7SUR7.CD le mardi 7 mai 2024 à Kinshasa.
"RENADEF est né en 2002 suite à ce que nous sommes en train de vivre aujourd'hui. Imaginez-vous que depuis 2002, vingt ans après, nous travaillons sur la même question de paix et de sécurité, surtout orientée vers les femmes et les enfants. Aujourd'hui, une femme fuit la guerre, laisse tout dans son village et se retrouve dans un camp de déplacés et y trouve la mort et pire avec son bébé au dos. Cet acte, que ça soit du côté des rebelles, du côté du gouvernement congolais et des partenaires internationaux qui appuient soit le Rwanda, soit la RDC, doit interpeler," a-t-elle indiqué.
Pour cette activiste des droits des femmes, la population n'attend que la fin des hostilités pour mettre fin à crime odieux.
"Cette situation mérite une riposte. Et la riposte, c'est la fin de la guerre, c'est ramener la paix dans cette partie du pays, c'est faire en sorte que ces déplacés rejoignent leurs villages. Ils n'ont pas besoin de vivre dans vos villes, ils ont besoin de vivre dans leurs villages, faire le champ et approvisionner les villes. C'est une situation qui demande une riposte dans l'immédiat", a-t-elle lancé.
Marie-Nyombo Zaina a par ailleurs appelé les acteurs de la société civile impliqués dans la lutte contre la guerre à changer de stratégies et à agir autrement. Elle se propose comme accompagnatrice du gouvernement pour l'aider à mieux faire.
Notons que les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda ont bombardé le camp de déplacés Mugunga près de la ville de Goma le vendredi 3 mai dernier, causant la mort de 14 personnes et 35 blessés.
Christel Insiwe