Dans un communiqué de presse publié ce mercredi 20 décembre 2023, Dénis Mukwege, candidat à la présidentielle, s’est dit préoccupé par la multiplication des graves dysfonctionnements et des irrégularités qui émaillent le scrutin en cours, qui confirment leurs craintes de « fraude électorale visiblement planifiée ».
À l’en croire, selon des informations qui parviennent de leurs témoins, des observateurs indépendants et des journalistes, il a notamment été constaté que les machines à voter n'ont soit pas été acheminées dans plusieurs localités
des provinces de la RDC, soit ont été trouvées entre les mains de personnes
non attitrées voire des candidats.
« Les listes des électeurs n'ont pas été affichées dans plusieurs bureaux de vote, cela a pour conséquence de priver des nombreux compatriotes de leur droit de choisir leurs dirigeants », a-t-il dit.
Dénis Mukwege souligne que ce scrutin a été marqué par des longs retards liés à l’ouverture tardive de bureaux de votes et plusieurs électeurs n'ont pas trouvé leurs noms sur la liste électorale.
« Les témoins des partis et regroupements politiques non affiliés à la majorité au pouvoir (Union Sacrée) ont été empėchés d'accéder aux bureaux de vote. Dans plusieurs endroits, des électeurs dénoncent avoir été forcés à voter pour des candidats de la majorité au pouvoir », affirme Dénis Mukwege.
La manipulation de la machine à voter, dit-il, s'est avérée très « difficile pour de nombreux compatriotes des milieux ruraux non-initiés ou non habitués à I'usage de l'ordinateur ».
Dans son communiqué, le Prix Nobel de la paix dénonce des tentatives de tricherie constatées dans certains bureaux de vote.
« Des tentatives de tricherie dans certains bureaux de vote ont été dénoncées et déjouées. Des nombreux cas de violence avec saccage des bureaux et machines de vote par des électeurs mécontents ont eu lieu dans plusieurs centres de vote », a fait savoir Dénis Mukwege.
Pour le candidat numéro 15, toutes ces « irrégularités et ces manquements » remettent à jour leurs constats et revendications portés, en vain, devant la Cour constitutionnelle dans leur requête du 07/12/2023.
« Ils sont la preuve que le Gouvernement, la Cour Constitutionnelle et la Commission Electorale Indépendante ne se sont pas suffisamment investis pour garantir à la
population congolaise un scrutin transparent, fiable, crédible et apaisé », déplore-t-il.
Et d’ajouter : « Nous rejetons avec fermeté la décision du Président de la Commission Electorale Indépendante de prolonger le vote au-delà du délai fixé par la Loi. Nous rappelons à Monsieur le Président de la CENI que nul n'est au-dessus de la Loi ».
Déplorant tous ces faits, Dénis Mukwege dit craindre que les résultats issus de ce vote, qu’il estime « chaotique » ne reflètent pas la volonté du peuple et sa profonde aspiration au changement.
Christian Dimanyayi