Le verdict dans le procès sur le carnage des civils en ville de Goma (Nord-Kivu) le 30 août dernier est finalement tombé tard dans la nuit du lundi 2 octobre 2023.
Six militaires dont 2 officiers de l'armée étaient poursuivis par la Cour militaire du Nord-Kivu pour leur implication présumée dans cette répression violente qui avait coûté la vie à au moins 56 civils, en plus d'une soixante-dizaine de blessés.
Le colonel Mike Mikombe, commandant de la Garde républicaine, unité spéciale soupçonnée d'avoir été en première ligne, a été condamné à mort puis radié de l'armée alors que 3 soldats de 2e classe ont écopé chacun de 10 ans de servitude pénale principale.
Toutefois, le colonel Bawili du 19e régiment ainsi que le militaire Idriss Kabamba de la 2e classe ont été acquittés.
"[...] La Cour militaire dit établies, en faits et en droit, les infractions de meurtre, tentative de meurtre ainsi que de destruction d'armements mis en charge du prévenu Kabamba Mikombe Mike et le déclare coupable ; dit également établies, en faits comme en droit, les infractions de meurtre et tentative de meurtre en charge des prévenus Mwatsi Musombwa, Daniel et Mbaya Mbaya Fabrice et les en déclare coupables. En conséquence, les condamne comme suit : pour le prévenu Kabamba Mikombe Mike, à la peine de mort et prononce sa destitution des forces armées de la RDC [...]", a tranché la justice militaire.
Il sied de rappeler qu'aux premières heures de matinée du mercredi 30 août dernier en ville de Goma, l'église d'une secte mystico-religieuse dite Wazalendo avait été prise d'assaut par un commando de l'armée congolaise qui tentait d'étouffer dans l'œuf une manifestation anti-ONU.
Sur place, une cinquantaine de civils avaient alors été ciblés par les balles des soldats. Les uns avaient été tués, d'autres blessés et d'autres encore arrêtés. La Garde républicaine commandée par le colonel Mike Mikombe avait été pointée du doigt dans la répression.
Isaac Kisatiro