L’ambassadeur de France en République démocratique du Congo, Bruno Aubert, a haussé le ton pour condamner la situation de guerre que traverse l’Est du pays et qui pousse des milliers de civils à fuir leurs villages d'origine.
En marge de l’arrivée du premier vol humanitaire européen le vendredi 10 mars 2023 en faveur des déplacés de guerre, Bruno Aubert a fait savoir que c’est une situation « intolérable et inacceptable, qui doit être sorti de l’oubli ».
« Nos considérations vont à toutes les populations du Kivu sont toujours malheureusement, victimes d’exactions et qui vivent dans les camps des déplacés, qui ne vivent pas dans des conditions dignes. Donc ce témoignage nous voulons l’apporter aussi face à une situation qui est intolérable, qui n’est pas acceptable. Ce qu’il se passe ici dans l’est du Congo est inacceptable, ce qu’il se passe ici doit être sorti de l’oubli », a déclaré Bruno Aubert, au micro de 7SUR7.CD à l'aéroport de Goma.
Cela est d’après lui, « la raison de la présence de ce pont humanitaire de l’Union européenne et de l’investissement politique et diplomatique de la France ». Il ajoute que son pays soutient les initiatives régionales pour une désescalade.
« Il est impératif que ce plan soit soutenu par tous, c’est une responsabilité collective et ceux qui ne respectent pas les étapes prévues dans le plan, doivent savoir désormais qu’ils s’exposent à des sanctions », a-t-il ajouté.
Pour Bruno Aubert, les sanctions c’est aussi pour ceux qui profitent de la guerre pour s’enrichir.
« Plus précisément, je dirai aussi que tous ceux qui continuent de croire qu’ils peuvent engager des gains territoriaux, des gains économiques au détriment des populations, en faisant souffrir les populations, au mépris de la souveraineté de la République démocratique du Congo, doivent comprendre qu’eux aussi, s'exposent à des sanctions et qu’ils seront sous l’œil de la communauté internationale », a-t-il poursuivi d'un ton ferme.
La guerre du M23 a commencé fin 2021 alors que la rébellion avait été défaite et désarmée en 2013. Depuis juin 2022, les rebelles se sont emparés des pans entiers des territoires du Nord-Kivu et menacent la ville de Goma, d’environ 2 millions d’habitants. La force régionale de l’Afrique de l’Est déployée pour y mettre un terme, exerce pour l’instant un mandat inoffensif.
Glody Murhabazi, à Goma