Dans un communiqué publié mercredi 25 janvier 2023 et dont une copie est parvenue à la rédaction de 7SUR7.CD, le bureau national du Conseil de l'Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC) et d'autres organisations de la société civile notamment SOCAP et FOLER disent avoir exploité avec attention le compte-rendu de la 83ème réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 20 janvier dernier.
En réaction, ces structures fustigent la communication du ministre de la Défense nationale et anciens combattants qui, disent-ils, reprend depuis longtemps les mêmes propos, à savoir : « La poursuite des opérations militaires dans les provinces sous état de siège et la traque des forces négatives dans l'Est du pays ».
Dans ledit communiqué, les laïcs catholiques et ces organisations de la société civile affirment que les trois premières semaines de l'année 2023 ont été un calvaire pour la population de l'Est en général et celle de l'Ituri en particulier.
Plusieurs attaques, déplorent-ils, ont été perpétrées par les différents groupes armés avec des conséquences très lourdes dont 120 personnes "lâchement" tuées ainsi que celles enlevées, des biens emportés, et des conséquences humanitaires indescriptibles.
Indignés, ces mouvements estiment que les autorités congolaises ne prennent pas au sérieux la sécurisation de la population et sont uniquement préoccupées par le renouvellement de leurs mandats.
« Au Nord-Kivu, en dépit de l'occupation paisible d'une partie du territoire national par les M23, les ADF ravagent tranquillement le territoire de Beni et la quasi-totalité de la province de l'Ituri. Le gouvernement de la RDC et la majorité des acteurs politiques de ces provinces ne prennent plus au sérieux la sécurisation de leurs électeurs », déclarent ces structures de la société civile.
Et d'ajouter : « En dépit de manifestations organisées par les forces vives de ces deux provinces sous état de siège prorogé indéfiniment et ce, malgré des ratés tant décriés, les acteurs politiques ne sont pas touchés par la gravité de la misère quotidienne de la population victime. Plusieurs autres provinces (Sud-Kivu, Maniema, Maï-Ndombe...) sont aussi concernées par le phénomène des groupes armés dont le nombre ne cesse de croître ; et les politiciens seraient plus préoccupés par le renouvellement de leurs mandats ».
Par ailleurs, ils exhortent les politiciens des provinces touchées par cette crise sécuritaire de cesser d'être des chauve-souris.
« Faudrait-il inviter formellement son excellence monsieur le ministre des Hydrocarbures pour venir exhorter les politiciens de ces provinces dont l'Ituri de cesser d'être des chauves-souris. Sinon, selon nous, les transhumances politiques seraient aussi à l'origine de la souffrance des congolais », lit-on dans le communiqué.
Pour le bureau national du CALCC et ces structures, la sécurisation de la population et de ses biens n'est pas une faveur à solliciter, mais plutôt un droit légitime à exiger des autorités étatiques (de la base au sommet). D'où, insistent-ils, il faut la prise de conscience collective soutenue par des actions de grande envergure.
Christian Dimanyayi