Le décompte macabre est loin d'être terminé en province de l'Ituri. En l'espace de 10 jours soit du 6 au 15 janvier 2022, 89 civils ont été tués par des éléments des groupes armés en territoires d'Irumu, de Djugu et de Mahagi.
La société civile de l'Ituri qui a dressé ce bilan le lundi 16 janvier, exprime sa consternation suite à la poursuite des tueries en Ituri en dépit de l'état de siège en vigueur dans cette partie du pays depuis mai 2021.
"Finalement, ce qui se passe dans cette province laisse à desirer. Allez-y comprendre entre le 6 et le 15 janvier, nous totalisons déjà 89 morts. Des personnes découpées à machette, des personnes tuées soit dans leurs champs, soit dans leurs villages. Ce sont des choses qui ne rassurent plus la sécurité de la population dans cette province. Il y a plus d'une année, l'on ne pouvait pas compter dans l'intervalle de 9 jours 89 morts cad 10 morts par jour dans différents villages", a déclaré Dieudonné Lossa, coordonnateur de ladite structure citoyenne dans une interview à la presse.
Pour protester contre la persistance de l'insécurité en Ituri et honorer la memoire des victimes, cette structure citoyenne a décrété 3 journées villes mortes du 18 au 20 janvier. Ainsi, elle appelle toutes les couches socio-professionnelles à cesser les activités durant ces 3 jours. Seuls les hôpitaux et les pharmacies peuvent fonctionner, précise son coordonnateur.
Jusque là, nous n'avons pas eu la réaction de l'administration militaire quant à ce.
Il sied de rappeler que depuis le mois de décembre 2022, après le dialogue de Nairobi 3, la situation sécuritaire s'est détériorée dans plusieurs coins en Ituri. Plusieurs villages de Djugu, Mahagi et Irumu ont été attaqués par des groupes armés en l'occurence CODECO, Zaire et ADF. Ces attaques rebelles ont occasionné la mort de plusieurs civils et des blessés. D'énormes dégâts matériels ont été également enregistrés et un déplacement massif de la population observé.
Séraphin Banangana depuis Bunia