RDC : "Nous ne savons pas où se trouvent les gorilles", le Parc des Virunga lance un cri d'alarme suite à l'occupation du M23

Mardi 20 décembre 2022 - 18:11
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Photo 7SUR7.CD

La présence des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) sur une partie de la province du Nord-Kivu, a été à la base de la cessation de plusieurs activités, y compris celles de conservation de la nature.

Le Parc National des Virunga en est victime alors que les activités touristiques y sont déjà suspendues depuis 2018 suite à l'épidémie d'Ebola, puis la pandémie du Covid-19 et l'insécurité.

La guerre du M23, a paralysé les activités dans le secteur sud du parc, d'après son chargé de communication qui l'a dit dans un café de presse tenu le lundi 19 décembre à Goma.

« Nous ne savons pas où se trouvent les gorilles (...) les gens qui occupent les zones des gorilles peuvent procéder au braconnage et les bébés gorilles sont exposés aux pièges des braconniers », a déclaré Bienvenu Bwende, chargé de communication et porte-parole du Parc National des Virunga, lors de son entretien avec la presse de Goma.

D'une manière générale, le contexte sécuritaire autour de ce patrimoine mondial est résumé en quelques points :

- Une grande partie est sous contrôle du M23 ;
- Pas de mouvement vers Rumanagabo, où se trouve le Quartier Général du Parc ;
- Pas de monitoring des gorilles, etc.

Cette année, le dernier monitoring des gorilles de montagne effectué en septembre dernier fait état d'un total de 234 individus et 7 gorilles de plaine. Cela sans compter des milliers d'hippopotames, des centaines d'éléphants, des lions de la vallée d'Ishasha et d'autres espèces qui sont aujourd'hui menacés par la guerre.

Le M23 est un groupe rebelle que le gouvernement congolais, l'ONU, les États-Unis, la France et l'Allemagne accusent le Rwanda de soutenir. Un soutien que Kigali dément accusant à son tour la RDC de coalition avec des rebelles Hutus.

Depuis juin dernier, les rebelles du M23 s'emparent de grandes agglomérations du Nord-Kivu, principalement Bunagana, Kiwanja, Rutshuru-centre et Kibumba. Les différents pourparlers régionaux qui ont eu lieu n'ont jusqu'à présent pas abouti à une désescalade.

Glody Murhabazi, à Goma