Le gouvernement congolais a bombardé ce mardi les positions du mouvement rebelle M23 dans le Rutshuru dans le Nord-Kivu, d’après des sources sécuritaires. Des avions de chasse et des hélicoptères d'attaque des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) ont pilonné la rébellion.
Selon de nombreux acteurs de la société civile, des bombardiers ont été visibles dans les airs et des détonations ont été entendues à Chanzu, Runyonyi, deux collines stratégiques occupées par l'ennemi. D'autres bombardements ont été entendus à Musungati, ajoutent-elles.
Même si les autorités militaires du Nord-Kivu ne se sont pas encore prononcées sur la question, les mêmes sources rapportent que les positions rebelles auraient été touchées par des tirs ciblés et d'importantes pertes en hommes seraient enregistrées dans le rang du M23.
La rébellion soutenue par le Rwanda s’est plainte des bombardements de l'armée congolaise. Dans un communiqué publié ce mardi, le M23 soutient que ces bombardements vont à l'encontre du dialogue, volonté des Organisations régionales.
"Le gouvernement congolais ne veut pas la paix et maintient toujours son option de guerre, piétinant ainsi l'appel du dialogue par les Nations-Unies, l'Union africaine et la Communauté d'Afrique de l'Est", estime la rébellion qui, en violation du même appel, avait pourtant lancé les hostilités après plus de 4 mois d'accalmie sur le terrain.
Les rebelles pro-rwandais renouvellent son appel au dialogue avec les autorités de Kinshasa.
"Notre mouvement réitère son engagement engagé à un dialogue direct avec le gouvernement congolais pour une paix durable dans notre pays", lit-on dans son document signé par Lawrence Kanyuki, porte-parole politique du M23.
Il sied de noter que ces opérations menées par l'armée congolaise interviennent au lendemain d'un incident enregistré le lundi 7 novembre dernier à Rubavu, au Rwanda. Un avion de chasse congolais a "malencontreusement survolé l'espace aérien rwandais" lors d'une opération de reconnaissance, ont indiqué les autorités congolaises.
Depuis la réapparition du M23 en novembre 2021 et ses attaques contre des localités congolaises, Kinshasa accuse Kigali d'être à la manoeuvre et de nourrir des idées expansionnistes. Des accusations toujours rejetées par le régime rwandais.
Pour rappel, le M23 a été le premier à rompre la trêve voulue par les chefs d'Etat de la sous-région en attaquant le jeudi 20 octobre 2022, la localité de Ntamugenga puis les cités de Rutshuru-centre et Kiwanja le samedi 29 octobre 2022.
Isaac Kisatiro, à Butembo