Procès en appel de Rossy Mukendi : Les avocats de Carine Lokeso demandent la comparution de Sylvano Kasongo

Jeudi 27 octobre 2022 - 19:18
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La Haute Cour Militaire siégeant au degré d'appel sur le meurtre de l'activiste pro-démocratie Rossy Mukendi (tué le 25 février 2018 lors d'une marche du CLC) a démarré ce jeudi 27 octobre 2022, l'instruction de cette cause. À l'audience de ce jour, le débat a porté sur l'examen de la prévention de violation des consignes mise à charge des prévenus. 

Condamnée à la prison à vie au 1er degré, la commissaire supérieure Carine Lokeso était à la barre pour s'expliquer notamment sur les ordres reçus à la veille de la marche des laïcs catholiques. In fine, ses avocats ont sollicité la comparution du chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo, en arguant que l'arrêt de la Cour militaire de Kinshasa-Matete a incriminé leur cliente d'avoir violé une consigne particulière. 

« La source de la consigne est unique. La seule source est le général Kasongo. Il est la seule personne qui peut nous dire avec précision ce que nous avons posé comme préalables. Si la Haute Cour refuse de l'inviter, le doute va nous profiter. Nous avons besoin de la lumière. Il est normal que le général Kasongo vienne et donne des éléments », a affirmé à la presse Me Jean-Marie Anzelia.

Et de souligner : « Nous sommes partis du fait qu'il y a eu mal jugé dans l'arrêt qui a été rendu au niveau de la Cour militaire. Nous avons relevé un élément : Le premier juge n'a pas bien dit le droit. En ce qui concerne la violation des consignes, la Cour a dit qu'il existe une consigne particulière que notre cliente a violée alors que la consigne a été donnée de manière générale le 24 février 2018 au stade des Martyrs par le général Kasongo. Nous avons demandé à la Haute Cour que l'on nous montre la consigne particulière qui a été donnée par notre cliente en sus de la consigne générale. Nous voulons savoir la consigne particulière avait été donnée par qui ? À quel endroit ? Quel a été son contenu ? Quelle est la dimension de la violation ? C'est à ce niveau que le problème se pose. Nous avons demandé à la Haute Cour et surtout au ministère public de nous apporter des preuves ». 

Sans prendre position sur cette requête de la défense, la Haute Cour Militaire a plutôt résolu d'inviter certains policiers de l'escadron dirigé à l'époque par C. Lokeso dont l'un de ses gardes du corps nommé Kuya. Ces officiers pourront comparaître à la prochaine audience fixée le jeudi 03 novembre 2022. Cette décision a rencontré le point de vue du ministère public. 

Au 1er degré, la Cour militaire de Kinshasa-Matete avait condamné, le 10 janvier dernier, la commissaire supérieure, Carine Lokeso, à la prison à vie (servitude pénale à perpétuité) assortie de 10 ans de sûreté incompressible. Elle avait été reconnue coupable des infractions de meurtre et de violation des consignes. 

Considéré comme l'auteur du tir ayant entraîné la mort de R. Mukendi, le brigadier en chef, Gérard Tokis Nkumbo, avait écopé la même peine. Il avait été disculpé de l'infraction de violation des consignes. 

Cette juridiction avait infligé, par contumance, au garde-corps de C. Lokeso dénommé Franco Bivuala, une peine de 10 ans de prison pour violation des consignes.

Tous ces officiers condamnés ainsi que l'État congolais avaient été astreints de payer l'équivalent en francs congolais de la somme globale de 115.000 dollars américains aux parties civiles au motif des dommages et intérêts.  

Merveil Molo

 

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