Félix Tshisekedi : "Le général Yav est accusé d'avoir comploté avec le Rwanda pour faciliter la prise de Goma par le M23"

Samedi 24 septembre 2022 - 10:13
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Photo : Droit tiers

Quelques éléments de lumière ont été faits sur l'arrestation et la détention du général Philémon Yav à la prison centrale de Makala depuis quelques jours.

Dans une interview accordée à la presse française le vendredi 23 septembre dernier à New-York (USA) où il a participé à la 77e assemblée générale des Nations-Unies, le président Tshisekedi a abordé la question.

Même s'il attend en savoir plus à l'issue des enquêtes déjà amorcées, le chef de l'État congolais révèle que des soupçons de complot contre la République pèsent sur le commandant de la 3e zone de défense.

À en croire le président Tshisekedi, le lieutenant-général est accusé d'avoir des connivences avec le Rwanda pour faciliter la prise de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, par les M23.

« J'ai cru comprendre qu'il était accusé par certains de ses collègues de les avoir contactés au nom du Rwanda pour qu'ils puissent lever le pied et permettre au M23 de passer aisément et de prendre la ville de Goma. Mais, les enquêteurs sont à pied d'œuvre pour le moment », a-t-il confié à RFI et France 24.

Depuis le lundi 13 juin 2022, le M23 s'est emparé de certaines localités du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) dont la stratégique cité de Bunagana qu'il contrôle jusqu'à ces jours. Cependant, l'armée n'a jamais osé aucune opération factuelle de reconquête de ces entités; ce dont se plaignent d'ailleurs les forces vives locales.

Fin 2012, sous le régime Kabila, le M23 avait réussi à conquérir Goma avant de se retirer un mois plus tard grâce aux pourparlers tenus et facilités par Kampala. Puis, retranchés à une vingtaine de kilomètres de la ville, les mêmes rebelles avaient finalement été défaits par l'armée congolaise.

Le général Philémon Yav, proche de Joseph Kabila, est soupçonné de tenter de leur faciliter la même chose alors qu'il est à la tête de la 3e zone de défense (Nord et Sud-Kivu, Maniema ainsi que l'ancienne province orientale) et en même temps commandant des opérations militaires au Nord-Kivu. 

Dans son interview, le président Tshisekedi considère cela comme un acte de haute trahison qu'il lie même à une tentative de coup d'Etat.

Isaac Kisatiro, à Butembo