Affaire « acquisition d'armes » : Selon un expert en sécurité, la RDC peut se passer des formalités administratives « imposées » par le Conseil de Sécurité 

Jeudi 14 juillet 2022 - 12:01
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Maître Emmanuel Kabengele, coordonnateur national du Réseau pour la Réforme du Secteur de Sécurité et Justice (RRSSJ) estime que la République démocratique du Congo est à ce jour sous un embargo de fait, en ce qui concerne l'acquisition d'armes de la part des pays occidentaux.

Emmanuel Kabengele Kalonji l'a dit au cours d'une interview accordée à la rédaction de 7SUR7.CD le mercredi 13 juillet 2022 à Kinshasa. 

« Officiellement, la RDC en tant qu'Etat n'est pas sous embargo d'acquisition d'armes... Il y a plutôt une sorte de conditionalité de notification... Sous le plan de droit, on n’est pas sous embargo mais sous le plan de fait, on est sous embargo avec pratiquement toutes les puissances... s'il faut faire une commande d'armes auprès des entreprises de certains pays occidentaux amis entre guillemets, il y a tellement de manœuvres que finalement ces armes ne vous sont pas livrées... Quand je parle des pays occidentaux, écartez la Russie, la Chine et la Turquie. Ces pays facilitent quand même », a-t-il déclaré. 

Et de poursuivre : « Cette prolongation du régime de notification c'est comme si on voudrait ouvrir une brèche pour encourager les groupes armés à continuer à subsister. Vous avez même vu sur la question du M23 où ils ont dit qu'ils ont des armes plus sophistiquées qu'une armée régulière... ».

Selon cet expert de questions de justice et sécurité, l'Etat congolais peut se passer des procédures administratives « lourdes » pour se ravitailler en armes et assurer sa sécurité. 

« Comme État, la RDC a plusieurs alternatives pour commander ses armes. Ce sont déjà des coopérations bilatérales, c'est-à-dire, entre États qui fournissent les armes... On peut se passer de ces formalités (régime de notification, ndlr) parce que l'Etat comme État quand il veut avoir les armes on peut les avoir...On ne court aucun danger sauf peut-être d'obligation morale », a-t-il nuancé. 

Pour rappel, le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté pour la reconduite du régime de notification d'acquisition d'arme à destination de la RDC.

S’étant abstenus lors de ce vote qui a eu lieu le 1er juillet dernier, les représentants africains du Ghana, du Kenya et du Gabon ont estimé que cette mesure qui dure depuis 14 ans freine la capacité de la RDC à assurer la protection de ses populations victimes de violences. La Russie et la Chine n'avaient pas non plus voté ce texte.

À noter que l'une des raisons évoquées par le Conseil de sécurité pour prolonger ce régime de notification (par le pays vendeur) avant toute vente d'armes à la RDC est que, selon ce texte, certains officiers supérieurs de l’armée congolaise notamment des généraux seraient impliqués dans différents trafics dans l’est de ce pays et fourniraient en armes certains groupes armés.

Moïse Dianyishayi

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